Les deux candidats à la Maison-Blanche se livrent un duel ce week-end dans les États remportés en 2004 par George W. Bush, un bon indicateur pour voir si la tendance se confirme en faveur du démocrate Barack Obama, à un peu plus d'une semaine de l'élection présidentielle.

Les deux candidats devraient se croiser au Nouveau-Mexique (sud-ouest) samedi, un État-clé que le président sortant avait remporté d'extrême justesse et dans lequel le candidat républicain John McCain est distancé dans les sondages. Selon un moyenne de tous les sondages établie vendredi par le site indépendant RealClearPolitics (RCP), M. Obama maintient son avantage au niveau national avec près de 8 points d'avance (50,4% contre 42,5%) sur son adversaire.

Le démocrate, visiblement ému après avoir passé une journée au chevet de sa grand-mère mourante à Hawaii, est arrivé samedi matin dans le Nevada (ouest). Il doit rejoindre le Nouveau-Mexique, avant de se rendre dimanche dans le Colorado (ouest).

Fort de plusieurs États démocrates acquis à sa cause, Barack Obama a choisi l'offensive en s'attaquant au Nevada et au Nouveau-Mexique.

John McCain va de son côté s'efforcer de ressusciter le vote républicain du Nouveau-Mexique il y a quatre ans. Son équipe de campagne refuse de concéder la défaite dans cet État, arguant de la familiarité du sénateur de l'Arizona (sud-ouest) avec les États du sud-ouest.

«John McCain est sénateur de l'Arizona depuis 30 ans (...), un État frontalier, il connaît les problèmes qui sont en jeu», a expliqué Tucker Bounds, un porte-parole, samedi sur NBC.

Le candidat républicain, qui a besoin d'un sursaut de dernière minute pour espérer l'emporter le 4 novembre, doit se rendre également dans l'Iowa (centre), où il est à la traîne dans les sondages.

Dimanche, il est attendu dans l'Ohio (nord), un État crucial où s'était jouée l'élection en 2004 et où les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages.

Vendredi, John McCain a développé son nouvel angle d'attaque consistant à présenter le plan de redistribution des richesses de Barack Obama comme s'apparentant à du +socialisme+, un terme péjoratif aux États-Unis.

Une stratégie qui pourrait s'avérer payante: selon un sondage Newsweek, 39% des électeurs blancs défavorisés craignent que le programme fiscal du sénateur de l'Illinois nuise aux petites entreprises. Les électeurs de classes moyennes, ou aux revenus importants, sont 48% à dire qu'il s'agit d'une préoccupation majeure.

«Il croit dans la redistribution des richesses, pas dans les politiques qui font progresser notre économie et créent des emplois», a déclaré M. McCain, vendredi lors d'un meeting dans le Colorado, à propos de M. Obama. Pour lui, le démocrate va «imposer et dépenser».

Le programme du sénateur de l'Illinois prévoit des augmentations d'impôts pour 5% de la population la plus riche et des réductions pour les autres.

Le camp Obama n'a pas tardé à riposter, évoquant des «attaques désespérées et malhonnêtes».

Vendredi les épouses des candidats, Michelle Obama et Cindy McCain ont également fait campagne.

La première a remplacé son mari lors d'un meeting programmé dans l'Ohio, où elle a assuré que lorsque le candidat démocrate appelle à rétablir l'économie, à réparer un système de santé «cassé» et à rendre l'entrée à l'université abordable pour tous, c'était pour des raisons «personnelles».

«Ca n'a rien à voir avec la politique, c'est personnel», a-t-elle déclaré,  «et je sais que c'est personnel pour chacun d'entre nous ici».

De son côté, Mme McCain a également évoqué le caractère «personnel» de cette élection, en rappelant que deux de ses fils servaient actuellement dans l'armée.