La Cour suprême des Etats-Unis a refusé mardi d'entendre la requête de Troy Davis, condamné à mort pour avoir tué un policier à Savannah (Géorgie), ouvrant ainsi la voie à son exécution par injection mortelle, malgré une importante campagne internationale de soutien au condamné.

Le 23 septembre, à deux heures de son exécution prévue, la Cour suprême lui avait accordé un sursis, le temps de décider si elle acceptait de rééxaminer son dossier. Mais en refusant mardi de le faire, la plus haute instance américaine met fin à la bataille juridique menée par Troy Davis.On ne savait pas dans un premier temps quand son exécution devait désormais avoir lieu.

Agé de 39 ans, Davis a été condamné pour l'assassinat en 1989 du policier Mark MacPhail. Mais les doutes se sont multipliés quant à sa culpabilité, sept des neuf témoins initiaux étant revenus sur leurs déclarations. Son comité de soutien comprend des personnalités de premier plan telles que l'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter ou l'archevêque sud-africain Desmond Tutu.

Mardi, Amnesty International a condamné cette décision, qualifiée de «choquante» car «il ne sera jamais possible d'examiner certains éléments de preuve significatifs de l'innocence de Troy Davis», selon la présidente d

Et de noter que «l'identification par des témoins est la principale cause des condamnations erronées aux Etats-Unis, notamment des condamnations à mort": «Troy Davis en est l

«Il est scandaleux que la plus haute juridiction américaine puisse tomber si bas lorsque les doutes qui entourent la culpabilité de Troy Davis sont aussi importants», a renchéri Larry Cox, directeur d

Selon les avocats de Davis, outre les témoins qui se sont rétractés, trois autres n'ayant pas été entendus ont affirmé que Sylvester «Red» Coles, qui avait témoigné contre Davis lors de son procès, avait avoir être l'auteur du meurtre.

La Cour suprême de Géorgie, divisée, avait déjà rejeté la requête d'un nouveau procès, et la commission des grâces a une nouvelle fois refusé sa clémence le mois dernier.