Une cour d'appel américaine a suspendu temporairement la libération de 17 Chinois ouïgours musulmans détenus à Guantanamo depuis 2002, qui avait été ordonnée par un juge mais que l'administration du président George W. Bush a contesté.

Mardi, le juge Ricardo Urbina de Washington avait ordonné la libération sur le sol américain des 17 détenus, une option jamais adoptée jusqu'à présent depuis l'ouverture de Guantanamo en 2002 et qui a toujours été énergiquement refusée par le gouvernement Bush.

L'administration reconnait depuis longtemps que les 17 Ouïgours n'étaient plus des «combattants ennemis». Mais elle refuse de les voir s'installer aux Etats-Unis et entend les maintenir en détention tant qu'aucun pays étranger ne les acceptera.

Mercredi, un panel de trois magistrats de la cour d'appel du district de Columbia a interrompu le processus de libération «jusqu'à nouvel ordre de la cour».

«L'objectif de cette suspension est de donner à la cour la possibilité d'étudier le fond du dossier avant de se prononcer en appel, et cette suspension ne doit en aucun cas être considérée comme une décision sur le fond», ont indiqué les juges.

Le gouvernement américain avait immédiatement annoncé son intention d'«interjeter appel en urgence» mardi soir de la décision du juge de Washington.

Se disant «en profond désaccord», la Maison Blanche avait estimé que cette décision de libération «pourrait être utilisée comme un précédent pour les autres détenus de Guantanamo», dont «des ennemis jurés des Etats-Unis soupçonnés d'avoir organisé les attentats du 11-Septembre et qui pourraient être relâchés sur notre territoire».