Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier s'est déclaré lundi « très inquiet des violations continues du cessez-le-feu » dans l'est de l'Ukraine et a appelé les protagonistes de ce conflit à respecter les accords de Minsk.

S'adressant au Conseil de sécurité de l'ONU en qualité de président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, il a déploré aussi « les restrictions d'accès imposées à la mission d'observation de l'OSCE » dans l'est de l'Ukraine.

Le mandat de cette mission de quelque 700 observateurs vient d'être prolongée jusqu'à la fin mars 2017.

« Je crois fermement que l'application des accords de Minsk [de février 2015] est le seul moyen de progresser vers une solution politique durable » en Ukraine, a affirmé le ministre allemand.

« Je demande aux deux camps, présents dans ce Conseil, d'assumer leurs responsabilités », a-t-il lancé. La Russie et l'Ukraine siègent tous deux au Conseil, Moscou de manière permanente et Kiev depuis janvier.

M. Steinmeier a dit « compter sur le soutien du Conseil » dans ce dossier et a rappelé les efforts de médiation menés conjointement par Berlin et Paris au sein du groupe de consultation dit de Normandie.

Le conflit opposant l'armée ukrainienne aux séparatistes, soutenus militairement, selon Kiev et l'Occident, par la Russie, a fait plus de 9000 morts depuis son début il y a bientôt deux ans.

Depuis l'instauration d'une trêve en septembre, les combats ont considérablement baissé en intensité mais des affrontements continuent à éclater sporadiquement entre séparatistes et forces ukrainiennes. Les négociations de paix sont au point mort depuis plusieurs mois.

Au cours de sa présidence de l'OSCE, a souligné M. Steinmeier, l'Allemagne entend aussi contribuer au règlement des conflits « gelés » en Europe, comme au Nagorno-Karabach et en Georgie, et de la crise migratoire en Europe.

« Au cours de notre présidence, a-t-il expliqué, nous voulons tout faire pour revenir à des approches plus constructives: stabiliser les cessez-le-feu, ranimer la confiance par des mesures limitées mais tangibles ».

L'OSCE a aussi un rôle à jouer dans la crise migratoire, « qui devrait figurer de manière plus importante à notre ordre du jour », a estimé le ministre.

Il a fait valoir que l'OSCE avait « une grande expérience » dans la défense des droits de l'homme et la lutte contre le trafic d'êtres humains. « C'est pourquoi nous voulons discuter de la manière dont l'OSCE peut contribuer aux efforts internationaux » sur ce dossier.