Le secrétaire d'État américain John Kerry a rejeté dimanche les dénégations de son homologue russe Sergueï Lavrov sur l'implication de Moscou dans le conflit ukrainien, lors d'une conversation téléphonique entre les deux hommes.

Au cours de cet échange, le chef de la diplomatie russe a de son côté «demandé à John Kerry d'ordonner à ses subordonnés de ne plus empêcher l'OSCE de faire son travail actuel», a indiqué dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

Le département d'État, dans un compte-rendu distinct communiqué par un haut responsable, a expliqué que John Kerry avait «appelé le ministre Lavrov à arrêter l'envoi d'armes lourdes et les tirs de roquettes et d'artillerie de Russie vers l'Ukraine, et à commencer à aider à une désescalade du conflit».

«Il n'a pas accepté les dénégations du ministre Lavrov sur le fait que des armes lourdes de Russie contribuaient au conflit», pointe le responsable américain.

Moscou a accusé vendredi les États-Unis de soutenir Kiev et de «partager la responsabilité du sang versé» dans l'est de l'Ukraine, où d'intenses combats entre séparatistes et forces gouvernementales font rage.

Ces combats --qui ont lieu autour du site où sont tombés les débris du Boeing 777 de Malaysia Airlines, vraisemblablement abattu en vol par un missile le 17 juillet-- compliquent sur place le travail des experts de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) malgré un fragile cessez-le-feu établi autour du site.

«Il est important d'obtenir un cessez-le-feu dans la zone de conflit en Ukraine et de commencer les négociations entre les belligérants conformément aux modalités de l'accord de Genève» conclu en avril, ont convenu ensemble MM. Lavrov et Kerry au cours de leur entretien téléphonique, selon la version russe de la conversation.

Le chef de la diplomatie russe a aussi annoncé que la Russie invitait à nouveau les observateurs de l'OSCE à se rendre aux postes-frontière de Donetsk et de Goukovo.

Des observateurs de l'OSCE avaient déjà visité le 15 juillet ces postes situés le long de la frontière russo-ukrainienne, et des attachés militaires étrangers avaient examiné les lieux où étaient tombés plusieurs obus tirés du territoire ukrainien.