L'agence de renseignement canadienne a refusé, mardi, de commenter des allégations selon lesquelles elle se servirait des missions diplomatiques pour mener ses activités d'espionnage.

Une porte-parole du Centre de la sécurité des télécommunications (CSTC), Lauri Sullivan, a déclaré qu'aucun commentaire ne serait fait sur les «activités de collecte de renseignement à l'étranger ou les capacités» de l'agence.

Le magazine allemand Der Spiegel a rapporté que le Canada se servait des bureaux de ses ambassades pour effectuer de la surveillance, le tout de connivence avec ses principaux alliés, soit les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.

Cette révélation - d'abord mise au jour par le blogueur Bill Robinson, qui observe de près les faits et gestes du CSTC -, survient alors le Nouveau Parti démocratique a tenté, en vain, d'obtenir le soutien de la Chambre des communes pour créer un comité parlementaire qui serait chargé de surveiller les activités de l'agence du renseignement.

Mardi, le porte-parole néo-démocrate en matière de défense, Jack Harris, a plaidé pour la création d'un comité spécial chargé de formuler des «recommandations sur la façon dont il conviendrait d'exercer la surveillance parlementaire» sur les politiques gouvernementales en ce qui a trait au service de renseignement. Sa motion a rapidement été défaite.

Dans un article publié cette semaine, Der Spiegel cite des documents obtenus par Edward Snowden, l'ex-analyste de l'agence de renseignement des États-Unis, la NSA.

On mentionne dans une note de présentation que le CSTC compte des «chambres privées» dans des consulats ou ambassades du Canada à l'étranger et que la majorité du personnel diplomatique ignore la véritable mission des personnes y travaillant.

«Ces emplacements sont petits tant dans leur superficie que dans la taille de l'équipe qui y est affectée», indique-t-on dans la note.

Selon Der Spiegel, les agences des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Australie auraient elles aussi de telles installations secrètes et cachées dont l'équipement serait installé sur le toit ou l'étage supérieur des ambassades.

Ce n'est que la dernière d'une série d'allusions aux activités d'espionnage du CSTC dont il est mention dans les documents coulés par Edward Snowden.

Le CSTC aurait épié les ministères des Mines et de l'Énergie du Brésil, incitant les autorités à exiger des comptes auprès d'Ottawa. On mentionne également dans d'autres documents que le Canada aurait aidé les États-Unis et le Royaume-Uni à espionner les participants au sommet du G20 à Londres, il y a quatre ans.

Le CSTC dispose d'une équipe de plus de 2000 employé et d'un budget d'environ 350 millions $.