L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vendredi que les niveaux de radiation détectés à Tokyo étaient en hausse, mais qu'ils ne représentaient pas encore un risque pour la santé et qu'elle ne voyait pas de raison d'interdire les voyages au Japon en raison de sa crise nucléaire.

Un porte-parole de l'OMS, Gregory Hartl, a déclaré que l'organisation «ne suggérait pas de restrictions des déplacements vers le Japon» à l'extérieur de la zone d'exclusion de 30 kilomètres autour du complexe nucléaire de Fukushima.

M. Hartl a indiqué que cela comprenait Tokyo, où «les niveaux de radiation ont très légèrement augmenté, mais se situent toujours bien en bas des niveaux absolus où cela représenterait un danger pour la santé publique».

Le porte-parole a poursuivi en précisant «qu'en ce moment, le risque pour la santé publique à l'extérieur de la zone d'exclusion est petit».

Il a ajouté «qu'en général, les voyageurs revenant du Japon ne représentent pas un risque médical».

Pendant ce temps, les émanations radioactives provenant des réacteurs nucléaires japonais endommagés ont atteint le sud de la Californie, mais les premiers relevés sont bien au-dessous des niveaux qui pourraient constituer un problème de santé, a indiqué un diplomate, vendredi.

Ce dernier, qui a accès aux relevés de radiation de l'organisation de l'ONU chargée de faire respecter l'interdit de tests nucléaires, a cité des données d'une station de détection située en Californie.

Les relevés initiaux se situent à «environ un milliard de fois sous des niveaux qui seraient dangereux pour la santé», a déclaré le diplomate à l'Associated Press. L'individu s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, puisque cette organisme onusien ne divulgue pas ses résultats.

Plus tôt cette semaine, l'organisation avait prédit que des retombées radioactives atteindraient le sud de la Californie d'ici vendredi. Un graphique de l'organisme obtenu jeudi par l'Associated Press montre un nuage de particules radioactives atteignant le continent américain après avoir traversé le Pacifique et frôlé les îles Aléoutiennes.

Des experts gouvernementaux américains insistent également sur le fait qu'aucune menace ne plane sur la santé publique, mais continuent de surveiller étroitement la situation à l'aide de systèmes de détection installés sur la côte Ouest.

Des experts en énergie nucléaire estiment que les principaux éléments relâchés sont du césium et de l'iode radioactif. Ces éléments peuvent se combiner au sel de l'eau de mer pour former du chlorure de césium et de l'iodure de sodium, qui sont des éléments répandus, et se dissoudront rapidement dans l'immense étendue du Pacifique, selon Steven Reese, le directeur du Radiation Center à l'Université d'État de l'Oregon.

Vendredi, des responsables japonais ont reclassé à la hausse le niveau de l'incident nucléaire à la centrale de Fukushima, du niveau quatre au niveau cinq sur une échelle de sept, soit l'équivalent de l'accident de la centrale de Three Mile Island en 1979. Selon cette échelle, un accident de niveau quatre a des conséquences locales, tandis que le niveau cinq implique des conséquences plus importantes.

Des experts nucléaires affirment depuis des jours que les Japonais minimisent la sévérité de la crise nucléaire.