Le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est dit «troublé» jeudi par la publication d'informations selon lesquelles l'organisation pourrait laisser l'Iran mener lui-même les inspections de certains sites sensibles au regard de l'enrichissement d'uranium.

«Je suis troublé par les propos suggérant que l'AIEA a donné la responsabilité des inspections nucléaires à l'Iran», a affirmé Yukiya Amano dans un communiqué.

«De tels propos donnent une mauvaise perception de la façon dont nous allons entreprendre ce travail important de vérification», a-t-il poursuivi, tout en rappelant que les arrangements entre l'agence et Téhéran étaient «confidentiels».

«J'ai l'obligation légale de ne pas les rendre publics», a-t-il souligné, «la même obligation que j'ai pour des centaines de tels accords passés avec d'autres États membres de l'AIEA».

L'agence de presse américaine Associated Press a écrit la veille que l'AIEA s'apprêtait à autoriser l'Iran à avoir recours à ses propres experts pour inspecter le site de Parchin, proche de Téhéran. Ce site est soupçonné d'avoir abrité des tests d'explosions conventionnelles applicables au nucléaire, ce que Téhéran dément.

L'Iran refuse à l'AIEA l'accès à cette base, mettant en avant sa nature militaire et soulignant que l'agence onusienne y a déjà conduit des inspections en 2005 qui n'avaient rien donné.

À Washington, la Maison-Blanche avait alors exprimé «sa confiance dans les programmes de l'agence pour enquêter sur l'éventuelle dimension militaire d'un ancien programme iranien», rappelant que l'accord confidentiel entre l'AIEA et l'Iran sur ses anciennes activités était distinct du régime d'inspections prévu dans l'accord conclu en juillet entre l'Iran et les grandes puissances.