Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, ont invité mercredi Donald Trump, élu président des États-Unis, à un sommet UE/É-U en Europe dès que possible.

Dans une lettre commune félicitant M. Trump pour sa victoire, MM. Juncker et Tusk l'«invitent à se rendre en Europe pour un sommet UE/É-U dès que cela lui conviendra», soulignant qu'«il est plus important que jamais de renforcer les relations transatlantiques».

«Je ne crois pas qu'un pays aujourd'hui puisse prétendre à être grand en restant isolé», a plaidé M. Tusk, en faisant allusion au slogan électoral de Donald Trump «Rendre sa grandeur à l'Amérique» (Make America great again).

«L'Europe et les États-Unis n'ont tout simplement pas d'autre option que de coopérer aussi étroitement que possible», a ajouté le président du Conseil européen, au nom des 28 États membres, dans une déclaration.

Mais M. Tusk n'a pas caché ses préoccupations : «Tout en respectant le choix démocratique du peuple américain, nous sommes en même temps conscients des nouveaux défis que ce résultat apporte. L'un d'entre eux est ce moment d'incertitude sur l'avenir de nos relations transatlantiques», a-t-il admis.

Évoquant le choc encore récent du Brexit, qui a sérieusement ébranlé l'UE, M. Tusk a averti que «les événements des derniers jours et mois doivent être considérés comme un signal d'alarme pour tous ceux qui croient dans la démocratie libérale».

«C'est seulement en coopérant étroitement que l'UE et les É.-U. peuvent continuer à faire la différence pour relever des défis sans précédent, comme Daech (acronyme de l'organisation Etat islamique, EI), les menaces sur la souveraineté et la territorialité de l'Ukraine, le changement climatique et la migration», détaillent MM. Tusk et Juncker dans leur lettre commune.

«Heureusement, le partenariat stratégique entre l'UE et les É.-U. est large et profond», ajoutent les deux dirigeants.

Énumérant «les efforts communs pour améliorer la sécurité énergétique et relever le défi du changement climatique, la collaboration UE/É-U pour faire face aux menaces sécuritaires dans le voisinage de l'Europe de l'Est et du Sud et les négociations sur le TTIP (ou Tafta)», le traité de libre-échange transatlantique, MM. Juncker et Tusk affirment qu'il «ne faut épargner aucun effort pour s'assurer que les liens qui nous unissent restent forts et durables».

À Berlin mercredi soir, Jean-Claude Juncker a insisté une nouvelle fois sur les liens qui unissent l'Europe aux États-Unis, arguant que ces relations transatlantiques ne devaient «pas être repensées» malgré «l'irritation» due au résultat du vote américain.

«Il y a tellement de liens entre les États-Unis et l'Union européenne que nous ne devons pas repenser nos relations avec les États-Unis en raison d'une irritation», a-t-il dit.

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a convié mercredi les ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles dimanche soir pour un dîner informel et «un échange de vues sur la façon d'aller de l'avant dans les relations UE-USA à la suite des élections américaines».