Le prétendant républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney a cherché à prendre ses distances dimanche avec le projet budgétaire de son colistier, une manière de se protéger des critiques des alliés démocrates du président Barack Obama.

Fraîchement choisi par Mitt Romney comme son potentiel vice-président, Paul Ryan, représentant le Wisconsin à la Chambre, est l'auteur d'un plan d'aissainissement des finances qui plaide pour de profondes coupes budgétaires afin de remédier à ce que son parti appelle des niveaux insoutenables de dette et de dépense publiques américaines.

Mais s'exprimant lors du programme 60 Minutes de la chaîne CBS, M. Romney a refusé de reprendre ouvertement à son compte le programme d'austérité de M. Ryan.

«J'ai mon idée de budget», a déclaré Mitt Romney lors de leur premier entretien donné conjointement à la télévision. «Et c'est sur ce budget que nous ferons campagne.»

Le choix de placer M. Ryan sur le «ticket» républicain a été vu par beaucoup comme une décision courageuse mais risquée qui va recentrer la campagne présidentielle américaine sur les problèmes de dette et de déficit, au moment d'une reprise lente de l'économie américaine.

Les propositions de M. Ryan incluent une révision de Medicare, le système d'assurance de santé pour les seniors, sujet politique sensible, et la mise en place d'un système de bons permettant aux futurs retraités de choisir entre une couverture privée et le programme habituel.

Mais M. Romney a insisté sur le fait que le projet de M. Ryan n'entamerait pas ses chances dans des États-clés comprenant de nombreux électeurs âgés, comme la Floride, la Pennsylvanie et l'Ohio.

«Je ne connais dans l'histoire qu'un seul président ayant volé Medicare, 716 milliards de dollars à payer pour son nouveau programme, risqué, que nous appelons Obamacare», a dit Mitt Romney.

«Ce dont Paul Ryan et moi avons parlé est de sauver Medicare, est d'apporter aux gens plus de choix dans Medicare, en faisant en sorte qu'il fonctionne pour les retraités actuels.»

«Ce faisant, pas de changement pour les actuels retraités, ou ceux proches de l'être. Mais nous regardons les jeunes et leur disons, «Nous allons vous donner un plus grand choix».»

M. Ryan a aussi été prompt à rappeler que sa mère est une bénéficiaire de Medicare en Floride.

«L'intérêt est que nous avons besoin de préserver les bénéfices (que les seniors en retirent), parce que le gouvernement leur a promis qu'il avait tout organisé pour leur retraite», a affirmé M. Ryan.

«Pour s'assurer que nous puissions le faire, il faut réformer pour les plus jeunes d'entre nous. Et nous pensons que ces réformes sont de bonnes réformes qui trouvent des origines bipartisanes», a-t-il ajouté.