Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a exhorté ses homologues, mercredi, à en faire davantage pour la campagne militaire en Irak et en Syrie contre le groupe armé État islamique.

Des ministres de la Défense et des Affaires étrangères de plus de 30 pays sont réunis aux États-Unis pour deux jours afin de dresser la prochaine feuille de route de la lutte contre le groupe État islamique (ÉI).

C'est la quatrième fois que le secrétaire Carter réunit la coalition contre l'ÉI. Pour l'occasion, le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, et des dizaines de ses homologues ont été accueillis à la base militaire d'Andrews, au Maryland.

Entre-temps, les forces de sécurité de l'Irak, soutenues par la coalition internationale, s'apprêtent à encercler Mossoul, une ville stratégique du nord du pays, dans le but d'en reprendre le contrôle des mains des djihadistes. En Syrie, de violents affrontements se poursuivent entre les diverses factions impliquées dans la guerre civile.

Du côté de Washington, le secrétaire d'État John Kerry a tenu, en parallèle, une conférence au cours de laquelle le Canada et d'autres pays donateurs se sont engagés à verser plus de 2 milliards $ à l'Irak pour de l'aide humanitaire immédiate et pour son développement à long terme.

Ce nouvel engagement financier du Canada s'ajoute aux 1,6 milliard $ sur trois ans promis par le gouvernement Trudeau en février.

Jeudi, le secrétaire d'État américain John Kerry a prévu s'entretenir avec les ministres de la Défense et des Affaires étrangères quant à la coordination de leurs efforts militaires et politiques en matière de financement antiterroriste, de flux de combattants étrangers et de stabilisation des régions libérées des djihadistes.

Le ton des autorités américaines laisse croire qu'un succès militaire contre l'ÉI en Irak et en Syrie est possible. L'attention se tourne désormais vers des défis à long terme tels que l'assistance à ces pays déchirés par les combats depuis plusieurs années.

Également de passage à Washington, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a déclaré que la menace terroriste persistera malgré une défaite de l'ÉI et que la communauté internationale devra même redoubler d'efforts afin de combattre l'idéologie extrémiste.

L'EI menace  la France

L'EI a par ailleurs menacé d'intensifier ses attaques contre la France dans une vidéo postée sur des réseaux sociaux mercredi et où apparaissent deux djihadistes francophones.

Ces derniers félicitent l'auteur de la tuerie de Nice qui a fait 84 morts le soir du 14 juillet, et procèdent à la décapitation de deux hommes qu'ils accusent d'avoir «espionné» l'EI, un «message» pour la France, selon cette vidéo que mentionne également SITE, le centre américain de surveillance des sites djihadistes.

La vidéo aurait été «produite» par l'EI dans la province irakienne de Ninive où l'EI contrôle des territoires, selon SITE.

S'adressant en francais au président et au gouvernement de la France, l'un des deux membres de l'EI menace d'«intensifier» les attaques.

L'EI avait revendiqué samedi l'attaque de Nice en affirmant qu'elle venait «en réponse aux appels du groupe à prendre pour cible les pays faisant partie de la coalition» antidjihadiste en Irak et en Syrie. La France fait partie de cette coalition menée par les Etats-Unis qui bombarde des positions du groupe ultraradical.

Des experts estiment que l'EI ne semble pas avoir organisé directement les récentes attaques en France ou en Allemagne mais pourrait avoir inspiré ses auteurs et chercher à renforcer son image de terreur en les revendiquant.

- Avec Agence France-Presse