Le quartier général américain responsable de surveiller l'intervention militaire contre le groupe armé État islamique (ÉI) au Moyen-Orient a affirmé que la coalition internationale avait mené le même jour plusieurs frappes aériennes dans la zone où les avions-chasseurs canadiens ont été accusés d'avoir causé la mort de civils.

Le Commandement central américain a révélé qu'il y avait eu environ 19 bombardements à Mossoul, en Irak, effectués par les appareils de plusieurs pays à peu près au même moment, en janvier. Les CF-18 du Canada ont été impliqués dans deux missions distinctes, et l'une d'entre elles incluait trois bombardements.

Un porte-parole du Commandement central, qui gère les opérations de la coalition internationale, a confirmé que les Forces armées canadiennes avaient été informées des allégations à leur endroit concernant cette mission, qui remonte au 21 janvier.

Le lieutenant-commandant Kyle Raines n'a pas voulu dire quels autres pays avaient participé aux missions et s'ils avaient fait l'objet d'une enquête eux aussi.

Les attaques aériennes sont survenues lors d'une période de combats intenses entre les forces kurdes et les extrémistes dans les environs de Mossoul. La ville, qui est la deuxième plus importante d'Irak, est sous le contrôle du groupe armé ÉI depuis l'été 2014.

Selon les données du Commandement central, il y a eu trois missions entre le 20 et le 21 janvier et seize entre le 21 et le 22 janvier.

Les frappes du 21 janvier ne provenaient pas d'avions américains, a indiqué M. Raines, et l'enquête sur l'implication présumée des CF-18 n'a pas donné de résultats permettant de prouver les allégations.

«Cela ne fait plus l'objet d'une enquête», a-t-il affirmé lors d'un entretien téléphonique depuis Tampa, en Floride, où le siège du Commandement central est situé.

L'armée canadienne a déjà nié que son intervention ait pu causer la mort de civils.

Le chef libéral Justin Trudeau croit que ces allégations sont troublantes, surtout que le gouvernement Harper n'avait pas rendu publiques ces informations avant que les députés ne votent pour prolonger la mission, au printemps dernier. Les libéraux s'étaient opposés à une prolongation de l'intervention du Canada.

«Ce sont des allégations très graves, mais nous devons en savoir davantage. L'une des choses qui est constante avec ce gouvernement, c'est son manque d'ouverture et de transparence, même sur des enjeux aussi importants que notre engagement à l'international avec les Forces armées canadiennes», a-t-il déclaré vendredi, alors qu'il était de passage à Montréal.

L'armée canadienne a été informée le 31 janvier que les Américains avaient mené une enquête, qui a finalement été classée sans suite.

Une porte-parole des Forces canadiennes, Ashley Lemire, a affirmé que l'armée n'avait pas ouvert une enquête indépendante puisqu'elle jugeait que les conclusions des Américains étaient satisfaisantes.

«Il a été reconfirmé que la cible était une position militaire valide d'où le groupe armé État islamique tirait sur les troupes kurdes et irakiennes avec des mitrailleuses lourdes», a-t-elle déclaré.

De plus, la zone est encore contrôlée par les extrémistes, ce qui rend le suivi difficile, a-t-elle souligné.