L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est déclarée lundi «gravement préoccupée» par des allégations selon lesquelles le groupe État islamique (EI) a utilisé des armes chimiques en Irak.

«Les récentes informations faisant état d'une possible utilisation d'armes chimiques en Irak par un acteur non étatique sont une source de graves préoccupations», a indiqué l'OIAC dans un communiqué.

Le ministère allemand de la Défense a affirmé la semaine passée «avoir des indications selon lesquelles il y a eu une attaque à l'arme chimique» contre des peshmergas, les combattants kurdes irakiens, dont plusieurs ont été «blessés avec des irritations des voies respiratoires».

Un responsable américain a indiqué à l'AFP que son pays juge «plausible» que le groupe EI ait utilisé le gaz moutarde tandis qu'un haut responsable peshmerga en Irak a évoqué de son côté une attaque au chlore.

Précédemment, en mars, le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien avait affirmé avoir les preuves d'une utilisation de gaz chloré par l'EI contre ses forces lors d'une attaque à la voiture piégée le 23 janvier.

Le Wall Street Journal, qui cite des responsables américains, soutient que les djihadistes se sont procuré le gaz moutarde en Syrie, lorsque le régime de Bachar al-Assad s'est débarrassé de ses stocks d'armes chimiques sous la pression de la communauté internationale, ou bien en Irak.

«L'OIAC est en contact avec le gouvernement irakien et examinera tout rapport substantiel qu'elle recevra», a précisé lundi l'OIAC.

Les accusations de recours aux armes chimiques par le groupe EI se sont multipliées ces derniers mois en Irak comme en Syrie même si, jusqu'à présent, elles semblent sporadiques et aucun décès n'a été signalé.

Ainsi, l'ONG Conflict Armament Research (CAR) et des experts du groupe Sahan Research ayant enquêté en coordination avec les forces kurdes ont dit avoir documenté des attaques menées fin juin contre des peshmergas le 21 ou le 22 juin. Ils ont fait état d'une autre attaque contre des combattants kurdes syriens des YPG (Unités de protection du peuple kurde) dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie.