Le groupe État islamique (EI) a exécuté plus de 2000 personnes dans Mossoul et ses environs depuis la capture en juin 2014 de la deuxième ville d'Irak par l'organisation djihadiste, ont annoncé des responsables vendredi.

Le chef du Parlement, Salim al-Joubouri, a confirmé dans un communiqué «l'exécution de plus de 2000 citoyens innocents par l'organisation terroriste Daech», un acronyme en arabe de l'EI, organisation responsable d'atrocités dans les régions sous son contrôle en Irak mais aussi en Syrie voisine.

Selon des sources dans la région de Mossoul (nord),  auxquelles l'AFP a pu parler, ce sont 2070 personnes qui ont été exécutées depuis le 10 juin 2014, date de la prise de la cité par l'EI à la faveur d'une offensive fulgurante.

Les djihadistes ont compilé les noms des 2070 victimes, selon plusieurs habitants, et certains ont été affichés sur les murs du siège local du ministère de la Santé. La liste a été accompagnée d'un ordre des djihadistes de délivrer des certificats de décès.

Une source au département de médecine légale, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a confirmé l'existence de cette liste, ajoutant que les personnes qui y figurent étaient accusées par l'EI de «promouvoir des idées déformant l'islam».

Un responsable de sécurité anciennement basé à Mossoul et qui continue à surveiller les activités des djihadistes a lui aussi donné ce chiffre de 2070, affirmant que ces personnes avaient été exécutées depuis le 10 juin 2014, dans l'ensemble de la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale.

L'EI contrôle la grande partie de cette province du nord de l'Irak, ainsi que la majorité de celle d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad.

Après leur déroute devant l'offensive djihadiste de juin 2014, les forces irakiennes, soutenues depuis août par une campagne aérienne de la coalition internationale, ont réussi à chasser l'organisation extrémiste de certaines régions, mais n'ont pas été encore capables de les déloger de ces deux provinces.