Dominique Strauss-Kahn et son épouse Anne Sinclair ont annoncé mardi des plaintes contre un conseiller du président Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, et des médias pour leur couverture «outrancière» d'une affaire de proxénétisme dans laquelle l'ex-patron du FMI est cité.

«Plusieurs assignations ont déjà été ou vont être délivrées, à l'Express, au Figaro, au Nouvel Observateur, à Paris Match et à VSD», ont annoncé les avocats du couple.

Une plainte sera également déposée contre Henri Guaino, conseiller spécial du président et proche de Nicolas Sarkozy pour des propos tenus sur une chaîne de télévision.

M. Guaino avait estimé que l'affaire DSK n'était «pas un problème de vie privée». «On est à la charnière entre vie privée et délinquance», avait-il affirmé. «Ce qui s'est passé aux États-Unis (en référence à l'affaire Nafissatou Diallo) relevait d'un acte judiciairement répréhensible. L'histoire du Carlton (de Lille, NDLR), pardon, mais c'est exactement la même chose. Ce sont ses relations supposées avec des gens qui dirigent des réseaux de prostitution, qui ont d'ailleurs des noms admirables», avait-il expliqué.

Les avocats du couple avaient annoncé le 15 novembre qu'ils allaient «saisir la justice» pour faire «cesser ou condamner» toute atteinte au «secret de l'instruction», à «la présomption d'innocence» et à la «vie privée» de leurs clients.

Le nom de l'ancien patron du FMI est cité dans une affaire de proxénétisme dans le nord de la France. Il a répété vouloir être entendu par les juges, dénonçant un «lynchage médiatique» dont il serait la cible.

Cette affaire mêle des policiers et des responsables d'entreprises qui auraient organisé des parties fines avec des prostituées.

Elle s'ajoute aux déboires de Dominique Strauss-Kahn, ancien favori de l'élection présidentielle française de l'an prochain, qui a été accusé de tentative de viol par deux femmes, en France et aux États-Unis, avant que toutes les charges pénales soient finalement abandonnées contre lui.