Le président islamoconservateur turc Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours farouchement réclamé le départ du président syrien Bachar al-Assad, a affirmé jeudi que celui-ci pourrait faire partie d'une période de transition dans le cadre d'une solution de la crise syrienne.

En réponse à une question sur la solution possible en Syrie, M. Erdogan a répondu: «il est possible que ce processus (de transition) se fasse sans Assad, comme ce processus de transition peut se faire avec lui».

Cependant, a-t-il ajouté devant la presse, «personne ne voit un avenir avec Assad en Syrie. Il est impossible pour eux (NDLR, les Syriens) d'accepter un dictateur qui a conduit à la mort de jusqu'à 350 000 personnes».

Ces propos constituent un certain changement de position de la Turquie à l'égard du président syrien.

Ils interviennent alors que plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, alliés de la Turquie dans l'OTAN, semblent infléchir leur position par rapport au régime syrien.

Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue britannique Philip Hammond ont estimé mi-septembre qu'Assad devait partir, mais que le calendrier était «négociable».

La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part estimé jeudi qu'il fallait parler avec Bachar al-Assad pour résoudre la crise syrienne.

Ankara rejetait fermement jusqu'à présent toute solution politique qui inclurait le président syrien, le rendant responsable de tous les maux dans son pays.

M. Erdogan était un allié du régime syrien jusqu'à l'éclatement du soulèvement qui a dégénéré en guerre civile en Syrie. La Turquie a ouvertement appuyé les rebelles dans le conflit.