Hosni Moubarak est toujours président de l'Égypte, car il n'a pas démissionné personnellement et ne peut donc être jugé par la justice ordinaire, a assuré son avocat dimanche à son procès.

«M. Moubarak n'a pas écrit de lettre de démission», a déclaré à la barre Me Farid el-Dib.

«Le document a été signé par Omar Souleimane», l'ancien chef des services secrets, à l'époque vice-président, a-t-il dit, en rappelant que la Constitution prévoyait que le président signe une lettre de sa propre main pour notifier sa démission.

L'avocat en a déduit que son client était toujours chef de l'État et ne pouvait comparaître devant une cour criminelle du Caire comme c'est le cas, mais relevait d'un «tribunal spécial».

Me Farid el-Dib, dans un précédent plaidoyer, avait déjà estimé que M. Moubarak, issu de l'armée, était revenu à sa condition de militaire et ne pouvait donc être poursuivi devant la justice civile.

Il a également assuré qu'il n'était pour rien dans les tirs contre des manifestants dans la révolte contre son régime, pour lesquels les procureurs ont réclamé la peine de mort.

Dans un court message télévisé, M. Souleimane avait annoncé le 11 février 2011 que «compte tenu des conditions difficiles que traverse le pays, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et chargé le conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays».

La défense a entamé ses plaidoiries mardi, et a jusqu'au 16 février pour le faire pour l'ensemble des accusés présents à ce procès -les fils de M. Moubarak Alaa et Gamal, l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six anciens responsables des services de sécurité-.

Le procès a débuté le 3 août. La date du verdict n'a pas encore été annoncée.