Six membres des forces loyales au gouvernement libyen reconnu internationalement ont été tués vendredi à Benghazi (est), dans un attentat suicide revendiqué par le groupe État islamique (EI) et dans l'explosion d'une mine, a rapporté vendredi l'agence Lana.

« Cinq soldats ont perdu la vie dans l'attentat suicide perpétré par des groupes terroristes dans le secteur de Hawari, tandis qu'un autre est mort dans l'explosion d'une mine à Sidi Faraj », a indiqué l'agence de presse citant un responsable militaire.

La Libye est divisée entre deux autorités rivales, celle basée à Tripoli et menée par une coalition de milices et l'autre reconnue par la communauté internationale et installée à Tobrouk (est).

L'EI a revendiqué l'attentat suicide, affirmant qu'il avait fait plus de 25 morts et visé les hommes du général Khalifa Haftar, chef de l'armée libyenne loyale au gouvernement reconnu, selon SITE, spécialisé dans la surveillance des groupes djihadistes sur internet.

Haftar et ses forces ont repris mardi aux djihadistes leur principal bastion à Benghazi, la deuxième ville de Libye située à 1000 km à l'est de la capitale Tripoli.

Benghazi est le théâtre depuis près de deux ans de combats sanglants entre les forces loyalistes et des groupes armés, dont les djihadistes du groupe État islamique (EI) et d'Ansar Asharia, proche d'Al-Qaïda.

Les autorités de Tripoli soutiennent à Benghazi le Conseil de la Choura des révolutionnaires, une coalition hétéroclite de milices combattant les forces loyalistes.

La rivalité entre les autorités de Tripoli et de l'est a favorisé l'implantation de l'EI, qui contrôle la ville portuaire de Syrte (450 km à l'est de Tripoli) et ses environs ainsi que des secteurs autour de Derna, une ville à 300 km à l'est de Benghazi.

À Sabrata, près de Tripoli, la coalition de milices Fajr Libya a chassé vendredi tous les djihadistes de l'EI, au lendemain de la capture du chef du groupe pour cette ville, a annoncé sur le site du gouvernement non reconnu, le ministère de la Défense.

Des membres de l'EI, la plupart Tunisiens, ont également été capturés, a-t-il précisé.

Cette opération intervient trois jours après que des combattants de l'EI ont réussi à occuper pendant plusieurs heures le centre de Sabrata, avant d'en être chassés par Fajr Libya.

Les Occidentaux, inquiets de l'implantation de l'EI à quelques centaines de kilomètres seulement de l'Europe, se disent prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye à condition qu'un gouvernement d'union nationale en fasse la demande.

Mais la mise en place de ce gouvernement se fait toujours attendre.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui a exhorté vendredi à Rabat les Libyens à « accélérer » la formation d'un gouvernement d'union nationale pour lutter contre « les groupes djihadistes » et rétablir la sécurité en Libye, mais également en Tunisie et dans toute la région.

La Tunisie, qui partage près de 500 km de frontière avec la Libye, a été frappée en 2015 par trois attentats majeurs revendiqués par l'EI qui ont fait 72 morts, dont 59 touristes étrangers.

Les États voisins de la Libye se réuniront fin mars en Tunisie pour discuter de la situation dans ce pays.