La Russie a affirmé vendredi qu'elle poursuivrait les frappes aériennes en Syrie et les avions du gouvernement Assad ont lâché des feuillets menaçant les rebelles pour qu'ils se rendent, mettant d'énormes obstacles sur le chemin des diplomates réclamant une trêve à la guerre civile en Syrie et la livraison de matériel d'aide humanitaire.

Le plan pour une « interruption de la violence » annoncé par les États-Unis et la Russie n'entre pas en vigueur avant au moins une semaine. Si l'opposition syrienne a exprimé un « optimisme prudent », elle a aussi affirmé que des civils innocents seraient encore tués durant cette période.

Les forces du gouvernement de Bachar al-Assad, aidées par une campagne de bombardement russe, tentent d'encercler les rebelles dans la ville d'Alep et de bloquer leur route d'approvisionnement avec la Turquie. Une autre semaine de combats pourrait permettre aux soldats syriens d'atteindre leur but.

Les forces syriennes ont repris le contrôle de plusieurs montagnes stratégiques au nord d'Alep et sont en position pour cibler la dernière route d'approvisionnement des banlieues rebelles à l'est de la ville, d'après Al-Manar TV, une chaîne de télévision libanaise dirigée par le Hezbollah, un groupe militant allié de la Syrie.

À Munich, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a accueilli favorablement l'entente, la considérant comme une réussite dans la guerre civile qui dure depuis cinq ans. Il a toutefois noté qu'une cessation des hostilités, si elle se réalise, ne serait qu'une « pause » dans les combats et que plus de travail serait nécessaire pour la faire migrer en cessez-le-feu.

Il a aussi ajouté que les ententes effectuées n'étaient que des « engagements sur papier ».

« Le vrai test sera de savoir si tous les partis honoreront leurs engagements et les mettront en oeuvre », a-t-il dit à des journalistes après une réunion de près de six heures qui s'est terminée tôt vendredi.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a cependant affirmé clairement que Moscou continuerait ses frappes aériennes sur Alep et ailleurs en Syrie, parce qu'elles ciblent des groupes qui ne sont pas admissibles à la « cessation temporaire des hostilités ».

À Damas, la capitale syrienne, un membre du parti au gouvernement a rapporté à l'Associated Press que les opérations de l'armée contre le groupe État islamique, le Front Al-Nosra et d'autres factions près d'eux se poursuivraient.

Un avion syrien a d'ailleurs fait tomber sur des quartiers d'Alep des dépliants disant aux militants de déposer leurs armes, « ou voici le sort qui vous sera réservé ». On y voyait une photo d'un combattant presque nu criblé de balles.

« La ceinture se resserre de plus en plus autour de vous. Retournez là d'où vous venez. Rendez-vous ou vous ferez face à votre inévitable sort », disait le feuillet.