Les États-Unis ont dit jeudi redouter un massacre à Alep, la deuxième ville de Syrie contre laquelle les forces régulières semblaient préparer une offensive, mais Washington a répété qu'il n'y aurait pas d'intervention militaire américaine sur le terrain.

«L'inquiétude, c'est qu'il y ait un massacre à Alep et c'est ce que semble préparer le régime», a déclaré lors d'un point de presse la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

Mme Nuland a évoqué les «informations crédibles» selon lesquelles «des colonnes de chars» avancent en direction de la ville située à 355 km au nord de Damas et où des combats font rage entre les rebelles et l'armée fidèle au président Bachar al-Assad.

L'armée syrienne a pilonné jeudi des quartiers rebelles d'Alep en prévision d'une offensive majeure pour reprendre cette ville devenue un enjeu crucial du conflit en Syrie, qui a fait 19.000 morts en 16 mois.

«Les forces spéciales se sont déployées sur le flanc est de la ville et d'autres troupes sont arrivées en vue d'une contre-offensive généralisée vendredi ou samedi», a indiqué à l'AFP une source au sein des services de sécurité.

Mme Nuland a estimé que l'avancée des chars et la présence d'hélicoptères et d'avions laissaient présager une «escalade grave du conflit».

«Toutes nos pensées sont avec les habitants d'Alep. Une fois de plus, le régime tente par des moyens désespérés de se maintenir au pouvoir et nous sommes très inquiets de ce qu'il est capable de faire à Alep», a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine.

Mme Nuland a cependant maintenu la position américaine consistant à ne pas fournir d'armes aux rebelles syriens. «Nous ne pensons pas que jeter de l'huile sur le feu permettra de sauver des vies», a-t-elle dit.

À la différence du conflit en Libye, durant lequel l'OTAN était intervenue, «la grande majorité des Syriens continuent à refuser une intervention militaire étrangère et un afflux d'armes dans leur pays», a assuré Mme Nuland.