Human Rights Watch (HRW) a pressé mardi les autorités du Yémen d'ouvrir une enquête indépendante sur « le massacre » ayant coûté la vie à 45 manifestants en mars 2011 dans la foulée du soulèvement contre le président contesté Ali Abdallah Saleh.

Dans un rapport publié à Sanaa, HRW a estimé que la première enquête ordonnée par M. Saleh, alors à la tête de l'État, était imparfaite et l'ONG a réclamé une nouvelle enquête « indépendante, impartiale et qui répond aux normes internationales ».

M. Saleh a quitté le pouvoir en février 2012, après 33 ans au pouvoir, en vertu d'un accord de transition qui lui a accordé l'immunité pour lui-même et ses proches.

Selon HRW, dont le rapport est intitulé « un massacre impuni », « plusieurs anciens et actuels responsables du gouvernement semblent avoir joué un rôle dans ce massacre mais ils n'ont pas été poursuivis ».

Une nouvelle enquête doit conduire à ce que toutes les personnes impliquées dans ces meurtres, « quel que soit leur rang doivent être arrêtées et jugées ».

Selon l'organisation, 45 protestataires, pour la plupart des étudiants et parmi lesquels figuraient trois enfants ont été tués en trois heures, le 18 mars 2011 tandis que 200 autres ont été blessés par des hommes armés loyaux à l'ex-président.

« Les forces de sécurité n'ont pas fait d'efforts sérieux pour stopper ce carnage », déplore l'organisation selon laquelle 78 suspects liés à ces meurtres ont été inculpés mais demeurent en fuite.

Le gouvernement de transition se base dans l'instruction de cette affaire sur une enquête imparfaite menée sous l'ex-président, constate HRW.

La répression de la contestation contre Ali Abdallah Saleh qui a duré plus d'un an a fait des centaines de morts.