Vingt-trois civils ont été tués et plus de 25 blessés dimanche par les tirs des forces de sécurité, alors que la Ligue arabe a adopté des sanctions économiques pour contraindre le régime syrien à cesser la répression de la révolte populaire depuis plus de huit mois.

Dix civils, dont un adolescent de 14 ans, ont été tués et 13 autres blessés à Rankouss (près de Damas), où les forces militaires «ont perquisitionné et tiré de manière indiscriminée», selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un peu plus au nord, six civils ont été tués à Homs lors de perquisitions menées par les forces de sécurité et un autre a péri dans la ville voisine de Qousseir, selon la même source.

«De violents affrontements opposent depuis ce matin l'armée régulière syrienne et des groupes de déserteurs dans la région de Talbissé (près de Homs). Deux véhicules de transport de troupes ont été détruits», a ajouté l'OSDH dans un communiqué, précisant que quatre civils avaient été blessés.

À Deir Ezzor, deux civils ont été tués et plusieurs autres ont été blessés par les forces de sécurité «qui ont tiré sur des funérailles» et 17 personnes ont été arrêtées dans le village voisin de Mouhsen, selon la même source.

En outre, une personne a été tuée à Kafarnoubol, après avoir été arrêtée «pour avoir vendu du fioul à des militants», selon l'OSDH.

Dans, la région de Hama, l'OSDH a recensé trois civils, dont un adolescent de 17 ans, tués par les forces du régime lors d'une opération de perquisition.

Et à Kafarnabouda, dans la région de Hama, «les forces militaires et de sécurité ont pillé des magasins, incendié des maisons de militants et des voitures» et arrêté des dizaines de personnes, a dénoncé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

Les sanctions adoptées par la Ligue arabe, les premières d'une telle ampleur à l'encontre de l'un de ses membres, comprennent un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et des comptes bancaires du gouvernement dans les pays arabes.

Il s'agit d'«une mesure sans précédent», a indiqué sans plus de commentaire la télévision publique syrienne en annonçant l'adoption des sanctions arabes, tandis que plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés sur une grande place à Damas pour les dénoncer.

Les autorités ont également annoncé que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem allait tenir une conférence de presse lundi à Damas.

Les Comités de coordination locaux (LCC), qui chapeautent la mobilisation sur le terrain, ont fait état de manifestations anti-régime dimanche en Syrie.

Au moins quatre petites manifestations ont eu lieu dimanche à Damas, pour appeler la communauté internationale à intervenir contre le régime. «Celui qui dit non à l'intervention militaire est un traître», pouvait-on lire sur une pancarte lors d'une manifestation dans un quartier de Damas, selon une vidéo publiée sur YouTube.

Les autorités syriennes ont indiqué pour leur part avoir tué dimanche 12 hommes armés et procédé à de nombreuses arrestations dans des «groupes terroristes» dans la région de Homs. L'agence officielle Sana a également fait état d'affrontements similaires à Idleb et Deraa.