Parfois critiquée par des victimes, l'intervention de la police française dans la salle de concerts du Bataclan le soir des attentats de Paris du 13 novembre a reçu jeudi le satisfecit des membres d'une commission parlementaire d'enquête.

Pendant deux heures, une délégation de cette commission chargée d'enquêter sur «les moyens mis en oeuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme» depuis les attentats de janvier 2015 a arpenté les lieux de la tuerie.

«Notre sentiment est que les services ont fonctionné comme il fallait», a résumé le député centriste Meyer Habib à l'issue de cette visite fermée à la presse.

«On a reconstitué, minute par minute, les événements. (...) Je n'imaginais pas qu'on soit capable d'intervenir avec cette rapidité et cette efficacité à Paris», a déclaré son collègue de droite Alain Marsaud, ancien chef de la lutte antiterroriste au parquet de Paris.

Ce dernier a fait valoir qu'il avait fallu aux forces de l'ordre «deux heures pour arriver jusqu'à la fin de la progression (et donner l'assaut, NDLR), mais un quart d'heure pour que les premiers policiers fassent évacuer les premières victimes».

«À partir du moment où un policier a tué un des terroristes, il n'y a plus eu de nouvelle personne tuée», a souligné de son côté Meyer Habib.

Le Bataclan, où 90 personnes ont perdu la vie, a été le théâtre de la principale tuerie des attentats du 13 novembre, qui ont frappé huit sites à Paris et Saint-Denis, à la périphérie nord de la capitale.

Les attaques ont fait au total 130 morts et plusieurs centaines de blessés. Le nombre total de victimes, physiques ou psychologiques, est estimé à 4000.

Le satisfecit accordé par les parlementaires n'a pas répondu à la douleur et aux questions des familles des victimes, non conviées à la visite.

Arrivée furieuse et triste sur les lieux, Nadine Ribet-Reinhart, qui a perdu son fils de 26 ans, Valentin, au Bataclan a dénoncé «une parodie scandaleuse» de justice.

«Notre but est de faire toute la lumière. C'est bien pour les victimes que nous travaillons», lui a répondu le président de la commission parlementaire, Georges Fenech.

Avant le début de la visite, cet autre député de droite, lui aussi ancien magistrat, a expliqué qu'il ne s'agissait «pas d'une reconstitution», mais de chercher à tracer une chronologie pour comprendre «pourquoi il a fallu trois heures entre la première attaque et (la fin de) l'intervention, trois heures pour extraire les dernières victimes».

«On a d'abord entendu les victimes. On nous aurait reproché de ne pas être allés au Bataclan», a observé le député PS Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission, qui devrait rendre son rapport en juillet.