Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un a instauré un véritable règne de terreur et fait exécuter au moins 70 dirigeants depuis qu'il a pris la tête du pays à la fin de 2011, ont indiqué jeudi des responsables sud-coréens.

Ce bilan est nettement plus sanglant que celui noté pendant les premières années du règne de son père Kim Jong-il, qui lui avait fait exécuter une dizaine de dirigeants.

Un membre des renseignements sud-coréens a confirmé, sous le couvert de l'anonymat, que l'agence croit que Kim Jong-un a fait mettre à mort 70 dirigeants, sans toutefois révéler comment cette information a été obtenue.

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yun Byung-se, a dit que ce «règne de terreur» incite les Nord-Coréens à faire défection vers le Sud.

Kim Jong-un a éliminé de nombreux membres de la vieille garde depuis qu'il a succédé à son père. La purge la plus spectaculaire à ce jour est survenue en 2013, quand il a ordonné l'exécution de son oncle Jang Song-thaek pour trahison présumée. Jang était marié à la soeur de Kim et était jadis considéré comme le deuxième homme le plus puissant du pays.

Les renseignements sud-coréens ont aussi indiqué en mai que Kim a ordonné l'exécution du ministre de la Défense Hyon Yong-chul. Ce dernier aurait été exécuté avec un canon anti-aérien pour avoir répliqué au jeune leader, pour s'être plaint de ses décisions et pour s'être endormi pendant une rencontre.

Les experts croient que Kim utilise la peur pour consolider son pouvoir. Ils préviennent toutefois que cette stratégie pourrait échouer s'il ne réussit pas aussi à relancer l'économie du pays.