L'un des plus célèbres blogueurs vietnamiens, condamné pour propagande contre l'État, a mis fin à une longue grève de la faim après que les autorités ont accepté d'enquêter sur ses conditions de détention, a indiqué son fils samedi.

Nguyen Van Hai, alias «Dieu Cay», ne s'est pas alimenté pendant 25 jours pour protester contre la façon dont lui et d'autres prisonniers politiques sont traités, a précisé Nguyen Tri Dinh à l'AFP.

Le 27 juillet, les autorités judiciaires ont assuré que ses plaintes seraient examinées et il a recommencé à manger, a-t-il ajouté.

«Il avait l'air d'être content avec le résultat (de sa grève de la faim), il avait l'air heureux», a-t-il encore indiqué, notant que «jamais auparavant une prison n'avait accepté la plainte d'un prisonnier».

Après l'avoir vu brièvement vendredi, Nguyen Tri Dinh a indiqué que son père avait quitté l'isolement et avait l'air en meilleure santé.

Human Rights Watch s'était inquiétée en juillet de son état de santé en raison de sa grève de la faim.

Dieu Cay, dont le cas avait été soulevé par le président américain Barack Obama, a été condamné en appel l'an dernier à douze ans de prison.

Il avait déjà observé une grève de la faim pendant 28 jours fin 2011 pour les mêmes motifs. Il avait dû être hospitalisé à Ho Chin Minh-Ville avant d'accepter de renoncer.

Deux autres blogueurs jugés avec lui avaient été condamnés à 10 et 3 ans, également pour propagande contre l'État, un chef d'accusation régulièrement utilisé contre les dissidents dans un pays qui interdit tout débat politique.

Le trio était accusé d'avoir publié des articles politiques sur le site interdit «Club des Journalistes Libres», et des textes sur leurs propres blogues dénonçant la corruption, l'injustice et la politique étrangère de Hanoï.

Des dizaines de militants politiques pacifiques ont été emprisonnés depuis le lancement d'une nouvelle vague de répression contre la liberté d'expression en 2009 au Vietnam.

En 2013, au moins 46 militants ont été condamnés pour leur activité contre l'État, souvent à de longues peines de prison.