(Nations unies) « Le Pakistan est un test décisif pour la justice climatique », a lancé mercredi le secrétaire général de l’ONU en déplorant les promesses non tenues de la communauté internationale pour reconstruire le pays ravagé il y a un an par des inondations « apocalyptiques ».

Le pays tente toujours de se remettre de ce désastre qui a touché près d’un tiers de son territoire en 2022, affectant plus de 33 millions de personnes, en déplaçant huit millions, et faisant plus de 1700 morts.

« Un an a passé depuis ces inondations apocalyptiques » mais « si l’eau s’est largement retirée, les besoins demeurent », a déclaré Antonio Guterres lors d’une session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU consacrée à cette catastrophe qu’il a décrite comme une « chronique du chaos climatique annoncé ».

En janvier, la communauté internationale avait promis un total de neuf milliards de dollars pour reconstruire le pays.

« Mais il s’agissait principalement de prêts. Et le Pakistan attend toujours une grande partie des fonds, les délais sapent les efforts des habitants pour reconstruire leur vie », a accusé le secrétaire général.

Le pays, qui représente moins de 1 % des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement ayant probablement aggravé les pluies extrêmes de la mousson de 2022, « mérite ce soutien massif », a-t-il insisté.

Le Pakistan est une double victime : du chaos climatique et de notre système financier international dépassé et injuste qui empêche les pays à revenu intermédiaire d’avoir accès aux ressources nécessaires pour investir dans l’adaptation et la résilience.

le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres

Alors « le Pakistan est un test décisif pour la justice climatique. La responsabilité est claire. Tout comme les solutions », a-t-il estimé.

« Les pays qui ont contribué le plus au changement climatique doivent contribuer le plus à corriger les dommages qu’il a causés. En commençant par le Pakistan, et aujourd’hui », a martelé le secrétaire général.

Il a notamment réclamé la mise en place du fonds destiné à compenser les « pertes et dommages » des pays en développement, promis à la COP27 fin 2022.  

Avant de répéter encore une fois son appel plus général à abandonner les énergies fossiles.

« J’ai prévenu depuis longtemps que le chaos climatique frappait à la porte de tout le monde. Aujourd’hui, il est en train de défoncer cette porte, de la Libye à la Corne de l’Afrique, à la Chine, au Canada et au-delà ».