(Bangkok) L’ancien premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra pourrait conseiller le gouvernement, une fois sa peine de prison terminée, a indiqué vendredi un cadre du cabinet, confirmant des propos de l’actuel chef de l’exécutif.

« Ce serait une bonne chose, parce qu’il a six ans d’expérience en gestion du gouvernement. Ça bénéficiera au pays », a assuré aux journalistes Phumtham Wechayachai, vice-premier ministre.

Le dirigeant, cadre du parti associé à la famille Shinawatra, était invité à réagir aux déclarations du premier ministre Srettha Thavisin, dans un entretien à Bloomberg diffusé jeudi.

Au pouvoir entre 2001 et 2006 avant d’être renversé par l’armée, Thaksin peut « apporter de la valeur au gouvernement et au peuple thaïlandais », a lancé le chef de l’exécutif, en marge de l’assemblée générale des Nations unies, à New York.

« Il était, et l’est probablement toujours, le premier ministre le plus populaire de l’histoire de la politique thaïlandaise […] Ce ne serait pas sage de ma part de ne pas consulter son avis », a développé ce novice en politique issu du monde de l’immobilier.

Thaksin Shinawatra, figure aussi clivante que charismatique, est revenu en Thaïlande en août dernier, après quinze ans d’exil pour échapper à des condamnations pour corruption et abus de pouvoir.

Le milliardaire âgé de 74 ans n’a passé que quelques heures en prison avant d’être transféré vers un hôpital de Bangkok, jugé plus approprié en raison de ses problèmes de santé.

Il a bénéficié d’une amnistie partielle du roi qui a accepté de réduire sa durée de détention de huit à un an.

Sa famille étudie la possibilité de demander une libération anticipée, mais, selon la loi, la procédure ne peut pas débuter avant février.

Le retour en grâce de Thaksin correspond avec la formation d’un gouvernement dominé par le parti associé à sa famille, Pheu Thai, dont est issu Srettha Thavisin.

Mais Pheu Thai a dû s’allier avec des formations proarmée, battues aux élections, au sein d’une coalition controversée qui est considérée comme un geste vis-à-vis des élites conservatrices pour les convaincre de tolérer le retour de Thaksin, leur ancienne bête noire.