(Pékin) La Chine a promis dimanche « des mesures fermes et énergiques » face à la visite aux États-Unis de William Lai, le vice-président de Taïwan, territoire insulaire revendiqué par Pékin.

« La Chine suit de près l’évolution de la situation et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a indiqué dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.  

Elle dit privilégier une « réunification pacifique » avec le territoire, aujourd’hui gouverné par un système démocratique, mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.  

La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et certains pays occidentaux, notamment les États-Unis, y voyant une menace à son intégrité territoriale car ces rencontres apportent une forme de légitimité aux autorités taïwanaises.

« La Chine s’oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les États-Unis et Taïwan et s’oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan puissent se rendre aux États-Unis », a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères.

« Les États-Unis et Taïwan, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux États-Unis sous le prétexte d’un transit », ce qui « porte gravement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine », a-t-il souligné.

Officiellement selon Taïwan, William Lai doit simplement « transiter » par les États-Unis – comme la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen début avril - avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’entrée en fonctions du nouveau président, Santiago Peña.  

Le Paraguay est l’un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei.

William Lai a publié dimanche sur X (nouveau nom de Twitter) une photo de lui, disant être arrivé à New York.

M. Lai est candidat à la succession de l’actuelle présidente Tsai Ing-wen. Tous les deux issus d’un parti militant traditionnellement pour l’indépendance, ils sont à ce titre régulièrement vilipendés par Pékin.

L’armée chinoise avait organisé en avril des manœuvres de trois jours autour de l’île en réaction à une rencontre aux États-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et Mme Tsai.