(Singapour) Un tribunal de Singapour a rejeté mardi une toute dernière tentative pour empêcher l’exécution d’un Malaisien handicapé mental, plongeant sa famille dans la détresse.

Nagaenthran K. Dharmalingam avait été arrêté en 2009 avec une petite quantité d’héroïne à son entrée dans la cité-État d’Asie du Sud-Est dont les lois en matière de stupéfiants sont parmi les plus sévères au monde.

Après le rejet de recours successifs, les autorités ont programmé son exécution pour mercredi. Mais dans une dernière tentative mardi, sa mère a tenté de persuader le tribunal de suspendre la pendaison.

« Je veux mon fils vivant, c’est pour cela que je suis là. Nous sommes dans une situation désespérée », a dit Panchalai Supermaniam devant la cour d’appel, via un interprète.  

Elle a dénoncé un conflit d’intérêts, soulignant que la plus haute autorité judiciaire de Singapour, qui a rejeté les précédents appels pour son fils, était aussi le chef du parquet quand il avait été condamné.

Mais Andrew Phang, le juge principal d’un panel de trois juges, a écarté ce motif, le jugeant « peu sérieux » et le décrivant comme une simple tentative de reporter la pendaison.

Plusieurs membres de la famille M. Nagaenthran qui étaient présents devant la cour ont pleuré et ont agrippé la main du condamné à travers une étroite ouverture de son box.

Le condamné à mort de 34 ans a gardé son calme et a demandé un moment avec sa famille.

Il avait été arrêté en 2009 à l’âge de 21 ans avec 43 grammes d’héroïne attachés à sa cuisse à son entrée à Singapour.

Ses soutiens soulignent qu’avec un QI de 69, un niveau reconnu comme un handicap mental, il n’était pas capable de bien comprendre les conséquences de ses décisions.

Son exécution prévue initialement en novembre dernier a déclenché de nombreuses protestations, de l’Union européenne au milliardaire britannique Richard Branson.

Mais les autorités ont considéré qu’il était conscient de ses actes au moment des faits.

Dans une interview avec l’AFP mardi, Richard Branson, qui fait campagne contre la peine de mort, a appelé la présidente de Singapour Halimah Yacob à faire preuve de clémence.

En mars, Singapour avait repris les exécutions après une pause de plus de deux ans, avec la pendaison d’un trafiquant de drogue. Et d’autres exécutions pourraient suivre après celle de M. Nagaenthran.