(Wellington) La première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a reconnu lundi que la stratégie « zéro COVID-19 » poursuivie par l’archipel n’a pas permis d’enrayer la propagation du virus à Auckland et qu’une nouvelle approche s’impose.

Pendant des mois, le pays a été protégé de la pandémie, en raison notamment de strictes mesures aux frontières qui ont permis aux Néo-Zélandais de profiter d’une vie quasi normale.

Mais suite à l’apparition en août d’un cas de variant Delta du coronavirus à Auckland, des confinements ont dû être mis en place.

Les deux millions d’habitants de la plus grande ville du pays sont confinés depuis sept semaines, tandis le confinement national a été levé début septembre.  

Mme Ardern a admis que le variant Delta, hautement contagieux, a changé la donne et qu’il est impossible de l’éliminer.  

« Même avec les restrictions à long terme que nous avons imposées, nous n’avons manifestement pas atteint le niveau zéro », a-t-elle déploré.

Mme Ardern a annoncé qu’elle n’abandonnerait pas immédiatement sa stratégie pour éliminer la COVID-19, mais que le confinement d’Auckland sera assoupli même si le nombre de nouveaux cas ne baisse pas.

Elle a ajouté que ce changement - qui constitue une évolution majeure par rapport à son objectif « zéro COVID-19 » - est devenu possible grâce à une forte augmentation du nombre de personnes vaccinées.

« L’élimination du virus était importante parce que nous n’avions pas de vaccin, maintenant nous en avons, donc nous pouvons commencer à changer la façon dont nous faisons les choses », a-t-elle déclaré à la presse.

Auckland va rester confinée, mais chaque semaine, le gouvernement va étudier la possibilité de lever certaines mesures.

Les habitants de la ville pourront se réunir à l’extérieur par groupes de 10 personnes maximum dès mercredi et des mesures telles que la réouverture des magasins et des écoles seront envisagées dans les semaines à venir.  

La cheffe de l’opposition, Judith Collins, a critiqué Mme Ardern, estimant qu’il ne s’agit que d’une « vague liste d’intentions » et non d’une stratégie cohérente pour remplacer l’objectif « zéro COVID-19 ».  

L’archipel de cinq millions d’habitants n’a enregistré que 27 morts depuis le début de la pandémie.