(Nations unies) Huit pays, dont les États-Unis, ont dénoncé vendredi les violations des droits de l'homme en Corée du Nord, à l’issue d’une visioconférence informelle à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU organisée à l’initiative de l’Allemagne.

« La situation des droits de l'homme en Corée du Nord est épouvantable et s’aggrave de jour en jour », ont affirmé ces huit pays dans une déclaration conjointe lue par l’ambassadeur allemand Christoph Heusgen.

À ses côtés étaient présents des représentants diplomatiques des États-Unis, de France, du Royaume-Uni, du Japon, d’Estonie, de la Belgique et de la République dominicaine.

« En Corée du Nord, les personnes sont privées de presque tous leurs droits de la personne, de leurs libertés d’expression, de réunion pacifique, d’association, de mouvement, de religion ou de conviction, entre autres », détaille la déclaration. « La liberté des médias est inexistante, et il n’y a pas non plus de possibilité d’une opposition politique à l’emprise étroite du régime sur son peuple », ont ajouté les huit pays.

La déclaration conjointe critique en particulier l’existence de camps de prisonniers politiques « où des centaines de milliers de Nord-Coréens, y compris des enfants, sont morts des suites de la torture, du travail forcé, des exécutions sommaires, de la famine, de la violence sexuelle et sexiste et d’autres formes de traitements inhumains ».

Aujourd’hui, quelque « 100 000 prisonniers sont détenus, maltraités et victimes d’abus quotidiennement », affirment les auteurs de la déclaration.

« Les violations multiples et graves des droits dont les femmes sont victimes de la part de l’État, en particulier la violence sexuelle et sexiste, sont inimaginables. Elles doivent s’arrêter immédiatement », ont-ils aussi réclamé, en demandant par ailleurs la libération des « citoyens japonais et sud-coréens enlevés ».

« La situation désastreuse, sinon tragique, de la population nord-coréenne est due exclusivement aux politiques cyniques du régime, qui accordent la priorité aux armes nucléaires » plutôt qu’à nourrir la population. « Le régime met en avant un état de siège fictif pour justifier sa répression complète des libertés » et « détourne des ressources précieuses vers des programmes d’armes illégaux alors que les [Nord-Coréens)]ont faim », ont enfin dénoncé les huit pays.  

PHOTO ARCHIVES KCNA VIA REUTERS

Le leader nord-coréen Kim Jong-un

Entre 2014 et 2017, le Conseil de sécurité de l’ONU avait pour habitude de tenir une réunion publique annuelle sur les violations des droits de l'homme en Corée du Nord.

Depuis 2018, l’opposition de la Russie et de la Chine ainsi qu’un nombre insuffisant de membres du Conseil pour les organiser ont empêché ces sessions publiques. Pour qu’elles se tiennent, il faut l’appui de neuf des quinze membres du Conseil. Dans le cadre d’une réunion informelle à huis clos comme celle qui s’est déroulée vendredi, aucune majorité n’est nécessaire.