(Caracas) Le président du Venezuela Nicolas Maduro a dénoncé mercredi l’installation de « bases militaires secrètes » des États-Unis dans l’Essequibo, territoire riche en pétrole administré par le Guyana voisin et revendiqué par Caracas.

« Nous avons des informations vérifiées selon lesquelles des bases militaires secrètes du Commandement Sud (des États-Unis), des cellules du Commandement Sud et des cellules de la CIA ont été installées » dans l’Essequibo, « temporairement administré par le Guyana », a-t-il déclaré.

Ces bases, selon M. Maduro, ont été conçues « pour préparer des agressions […] contre les populations du sud et de l’est du Venezuela et pour préparer une escalade contre le Venezuela ».

« Le président Irfaan (Ali) ne gouverne pas le Guyana, le Guyana est gouverné par le Commandement Sud (des États-Unis), la CIA et ExxonMobil », a insisté M. Maduro.

Mercredi, le président vénézuélien a également promulgué une loi, adoptée fin mars, affirmant la souveraineté du Venezuela sur l’Essequibo.

Elle a été rédigée par M. Maduro après le référendum organisé en décembre sur un rattachement de la région disputée. La loi désigne le territoire comme un nouvel État du Venezuela, gouverné depuis la ville de Tumeremo, située dans l’État vénézuélien de Bolivar.

Le Guyana s’est dit « gravement préoccupé » après l’adoption de cette loi, estimant qu’il « s’agit d’une violation flagrante de (sa) souveraineté ».

Territoire de 160 000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, l’Essequibo est au centre de vives tensions entre les deux pays après le lancement en septembre d’appels d’offres pétroliers par le Guyana dans le territoire, ce qui a poussé le Venezuela à organiser son référendum.

Celui-ci a donné comme résultat une « écrasante victoire » (96,33 %) à la question sur l’intégration de la région au Venezuela.

Quelque 125 000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l’Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays.

Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol.

Le Guyana assure de son côté que la frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris.