(Brasilia) La Cour suprême du Brésil a condamné lundi à de lourdes peines, allant jusqu’à 17 ans de prison, trois partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État lors des émeutes de Brasilia en janvier.

Au terme d’un procès d’une semaine devant les 11 juges du Tribunal suprême fédéral, Moacir José dos Santos, 52 ans, a été condamné à 17 ans de prison. Joao Giffoni, 26 ans, et Davis Baek, 42 ans, ont pour leur part été condamnés à 12 et 14 ans de prison respectivement.

La Cour a également condamné les trois accusés à une amende de 30 millions de reais (5,7 millions d’euros) chacun.

Le 8 janvier 2022, une semaine après l’investiture du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, des milliers de personnes refusant d’accepter son élection face à Jair Bolsonaro avaient déferlé sur l’emblématique place des Trois pouvoirs à Brasilia, cœur de la démocratie brésilienne.

Les manifestants avaient envahi le palais présidentiel, le Parlement et la Cour suprême, dans des scènes qui ont rappelé l’assaut du Capitole à Washington par des partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021.

Les dégâts avaient été considérables, avec la destruction d’œuvres d’art d’une valeur inestimable dans les bâtiments futuristes dessinés par l’architecte Oscar Niemeyer.

Le juge rapporteur, Alexandre de Moraes, a estimé que Moacir José dos Santos faisait partie d’un « groupe criminel » qui cherchait « la rupture institutionnelle au moyen d’un coup d’État, d’une intervention militaire et de la fin de l’État de droit démocratique ».

L’accusé a été condamné pour l’ensemble des crimes qui lui étaient reprochés, dont ceux de « coup d’État » et d’« abolition violente de l’État de droit démocratique ».

En septembre, lors du premier procès des émeutes, trois autres personnes avaient été condamnées à des peines allant de 14 à 17 ans de prison.

Au total, le parquet brésilien a déjà engagé des poursuites contre 232 personnes et les investigations continuent pour démasquer les « cerveaux » du complot et déterminer les responsabilités au sein de la police et de l’armée.

Jair Bolsonaro, qui se trouvait aux États-Unis le 8 janvier, est sous le coup d’une enquête visant à découvrir s’il a joué un rôle d’instigateur des violences. Il nie catégoriquement toute implication.