(Quito) La candidate de gauche Luisa Gonzalez était en tête des derniers sondages pour l’élection présidentielle de dimanche en Équateur, selon deux enquêtes publiées mercredi et réalisées avant l’assassinat de l’un des favoris du scrutin.

Mme Gonzalez, du mouvement Révolution citoyenne de l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), recueille 24 % dans le sondage Cedatos et 24,9 % dans le sondage Comunicaliza.

Les deux instituts ont été autorisés à réaliser des sondages par le Conseil national électoral (CNE).  

Selon Cedatos, l’ancien député et journaliste Fernando Villavicencio (centre), abattu par un tueur à gages colombien présumé il y a une semaine à la fin d’un rassemblement à Quito, arrivait en deuxième position avec 12,5 %.

PHOTO RODRIGO BUENDIA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le candidat Fernando Villavicencio a été abattu par un tueur à gages colombien présumé il y a une semaine.

En troisième position se trouve le candidat de droite Jan Topic (12,2 %), qui promet une lutte acharnée contre la criminalité, et aurait avancé significativement depuis le meurtre de M. Villavicencio, selon des experts interrogés par l’AFP.

Le leader indigène de gauche, Yaku Pérez, arrive en quatrième position (8,1 %), suivi de l’ancien vice-président de droite Otto Sonnenholzner (5,1 %) et des trois autres candidats, toujours selon le sondage Cedatos réalisé entre le 7 et le 9 août, avec une marge d’erreur de 3,1 %.

M. Villavicencio, un journaliste d’investigation, était un farouche opposant de M. Correa, qu’il avait envoyé sur le banc des accusés grâce à l’une de ses enquêtes. Réfugié en Belgique, l’ancien président a été condamné par contumace à huit ans de prison dans cette affaire.

La veuve de M. Villavicencio et ses proches on directement mis en cause — mais sans présenter de preuve — l’ex-président, l’accusant d’avoir eu connaissance du meurtre et de « liens avec des bandes criminelles ».

La plus grande partie de l’Équateur est depuis soumise à l’état d’urgence, et le président Guillermo Lasso a accusé le crime organisé d’être responsable du meurtre, alors que six Colombiens ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête, et qu’un septième a été tué juste après l’attentat par les gardes du corps du candidat.

Le parti Construye, qui a parrainé Villavicencio, a désigné un autre journaliste, Christian Zurita, 53 ans, pour remplacer le candidat assassiné. Sa candidature doit encore être avalisée par les autorités électorales.

Le camp de l’ex-président Correa a contesté mercredi cette candidature.

Le « corréisme tente à nouveau de nous faire taire, confirme sa peur de notre candidature », a dénoncé en réaction sur X (anciennement Twitter) le parti Construye.