(Guatemala) Le Tribunal suprême électoral (TSE) du Guatemala a annoncé lundi que la vérification des procès-verbaux de bureaux de vote contestés après les élections du 25 juin commencerait mardi après la dénonciation de « fraude » de la part des partis de droite.

La vérification des procès-verbaux sera menée dans les locaux du centre des opérations électorales de la capitale, placés sous une forte surveillance de policiers et de militaires, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Neuf partis de droite, dont celui du président sortant Alejandro Giammattei, ont saisi vendredi la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays.

Celle-ci a ordonné au TSE de suspendre temporairement l’officialisation des résultats du vote et la convocation d’« une nouvelle audience de révision des votes ».

Outre le premier tour de l’élection présidentielle (dont le deuxième tour est prévu le 20 août), des législatives et des municipales se tenaient le même jour.

Les contestations et la dénonciation de fraudes supposées aux élections avaient débuté dès le lendemain du premier tour.

À la surprise générale, deux sociaux-démocrates s’étaient retrouvés en tête des 22 candidats à la présidence au premier tour, marqué par une forte abstention et un grand nombre de bulletins nuls.

Une rupture après trois présidences de droite successives : Otto Perez (2012-2015), Jimmy Morales (2016-2020 et le président sortant Alejandro Giammattei.

Dimanche, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a averti que la remise en cause des élections au Guatemala constitue « une grave menace pour la démocratie avec des implications de grande envergure ».

« Les mesures destinées à interférer dans le résultat des élections violent l’esprit de la constitution du Guatemala et menacent la légitimité du processus démocratique », a-t-il fait valoir.

La mission d’observation électorale de l’Union européenne ainsi que l’Organisation des États américains (OEA) ont appelé également à respecter la volonté des électeurs.

Les évictions avant même le vote de trois favoris, dont une dirigeante des peuples autochtones maya, avaient déjà semé le doute sur la loyauté du scrutin et sur l’impartialité des institutions électorales et judiciaires.

Celles-ci sont accusées de manœuvrer pour préserver un régime autoritaire et corrompu fondé sur la cooptation par les élites dirigeantes.

Le Guatemala est l’un des pays les plus inégalitaires d’Amérique latine, juge la Banque mondiale, avec 10,3 millions de ses 17,6 millions d’habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté et un enfant sur deux qui souffre de dénutrition chronique selon l’ONU.