(Guayaquil) Une nouvelle attaque armée lundi dans le port équatorien de Guayaquil, la deuxième depuis début juin, a fait au moins six morts et huit blessés, ont annoncé les autorités de la ville, une des plus touchées par la criminalité et le narcotrafic.

Évoquant un règlement de comptes entre bandes rivales, le colonel Marcelo Castillo, chef de la police du district sud de Guayaquil, a indiqué que six personnes avaient péri. Le parquet a par la suite ajouté que huit personnes avaient été blessées et transportées dans des hôpitaux du secteur.

Aucun suspect n’a été arrêté pour le moment, a précisé le parquet.

Le colonel Castillo a expliqué que l’attaque s’était produite tôt lundi dans un quartier populaire de Guayaquil. Plus d’une dizaine de personnes se trouvaient dans la rue lorsqu’un « véhicule noir est arrivé, quatre ou cinq personnes en sont sorties » pour tirer des coups de feu, a-t-il raconté.

« Il s’agit de pures représailles pour des actes de violence antérieurs. Ils s’entretuent sans pitié », a-t-il ajouté.

L’une des personnes ayant perdu la vie avait des antécédents judiciaires pour association de malfaiteurs, et l’un des blessés pour trafic de drogue, a dit le colonel Castillo. Un total de 132 impacts de balles, provenant d’armes courtes et longues, ont été relevés sur la scène du crime.

De telles attaques sont devenues fréquentes en Équateur, principalement à Guayaquil, grand port dans le sud-ouest du pays. Elles sont la conséquence d’une lutte de pouvoir entre gangs qui se disputent les marchés et les routes de la drogue. Situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs de cocaïne au monde, l’Équateur connaît la pire escalade de violence de son histoire récente.

La criminalité liée à la drogue a entraîné un quasi-doublement du taux d’homicides entre 2021 et 2022, passant de 14 à 25 pour 100 000 habitants.

Le 4 juin, cinq personnes étaient mortes, dont un policier, et huit avaient été blessées lorsque trois hommes avaient ouvert le feu à l’intérieur d’une maison de Guayaquil.

Le 25 mai, des hommes armés avaient ouvert le feu dans un restaurant de la ville touristique de Montañita, faisant six morts et six blessés.

Deux jours plus tôt, des tireurs pénétraient dans un funérarium du port voisin de Manta et ouvraient le feu sur les participants à une veillée funèbre, faisant quatre morts et huit blessés.

En avril, une trentaine d’hommes armés avaient mené un raid sanglant dans le port de pêche d’Esmeraldas, près de la frontière colombienne, faisant neuf morts par balles.

Les affrontements entre bandes de narcotrafiquants ont par ailleurs conduit à des massacres à répétition dans les prisons du pays, avec plus de 420 détenus tués depuis février 2021.