(Caracas) L’opposition au président vénézuélien Nicolas Maduro a reporté au 3 janvier sa décision concernant la fin ou non du « gouvernement par intérim » de Juan Guaidó, a annoncé ce dernier mercredi.

L’opposition devait initialement décider jeudi de la continuité ou non de ce gouvernement alternatif qui a émergé en 2019 lorsque l’opposition à Nicolas Maduro et la communauté internationale ont refusé de reconnaître la réélection de l’héritier d’Hugo Chavez.

« J’accepte […] le report de la séance en vertu de la défense de la Constitution et la nécessaire unité en vue d’un accord pour le Venezuela et les Vénézuéliens », a annoncé Juan Guaidó sur Twitter.

Trois des quatre grands partis d’opposition soutenant M. Guaidó ne souhaitaient pas ce report. Mais M.  Guaidó a indiqué qu’il répondait à des « demandes publiques » d’anciens membres du Parlement élu en 2015 qui défendent sa continuité en considérant frauduleuses les élections législatives de 2020 remportées par le pouvoir.

Voluntad Popular, le parti de M. Guaidó et de l’opposant exilé Leopoldo Lopez, estime que mettre fin à la présidence intérimaire permettrait au président Maduro de remettre la main sur les ressources vénézuéliennes bloquées à l’étranger par les sanctions et contrôlées par l’opposition.

Les trois partis favorables à la disparition du « gouvernement provisoire » (Primero Justicia, Accion Democratica et Un Nuevo Tiempo) ont confirmé leur position mardi dans un communiqué : « le gouvernement provisoire a cessé d’être utile […] et ne présente aucun intérêt pour les citoyens ».

Mais Juan Pablo Guanipa, membre de Primero Justicia, cependant estimé mercredi qu’il fallait « en discuter plus longuement ».

« S’il y a une chose qui favorise le dictateur Maduro, c’est bien notre division », a rappelé M. Guanipa. « C’est à nous de présenter un projet consensuel qui nous renforce. Et non de provoquer un conflit qui nous affaiblit », a-t-il ajouté.

Les quatre partis ont cependant fait savoir qu’ils n’avaient pas été consultés avant l’annonce par M. Guaidó du report de la décision. Dans un message commun publié sur Twitter, ils ont insisté pour que la réunion se tienne comme prévu jeudi.

Ne reconnaissant pas la réélection de Nicolas Maduro en 2018 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, M. Guaidó s’était autoproclamé « président » en janvier 2019, et avait obtenu la reconnaissance d’une cinquantaine de pays, dont les États-Unis et la France.  

Toutefois, le soutien international s’est depuis étiolé. Washington s’est même rapproché de M. Maduro, dans le contexte de la crise pétrolière provoquée par la guerre en Ukraine.

L’opposition a annoncé qu’elle organiserait des primaires l’année prochaine afin de choisir un candidat unique pour affronter Maduro lors de la présidentielle de 2024. M. Guaidó fait partie des possibles candidats.