(Genève) La campagne de vaccination contre le choléra, qui ne cesse de s’étendre en Haïti, va débuter dimanche a indiqué l’ONU, après l’arrivée des premières doses de vaccin dans ce pays, en proie à une grave crise sécuritaire, économique et sanitaire.

« La campagne de vaccination devrait débuter dimanche », a indiqué mardi Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, qui s’est inquiété à de nombreuses reprises de la situation de plus en plus chaotique en Haïti, en partie contrôlé par des gangs armés.

Le pays a reçu lundi environ 1,17 million de doses de vaccins oraux contre le choléra « alors que les cas continuent d’augmenter dans le pays », avait indiqué l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) dans un communiqué.  

Quelque 500 000 doses supplémentaires doivent être livrées « dans les prochaines semaines », avait précisé l’organisation.

« À travers Haïti, le nombre de cas suspects a augmenté de près de 10 % au cours de la semaine dernière. Port-au-Prince reste la zone la plus touchée, mais les cas confirmés se multiplient malheureusement ailleurs », a expliqué M. Dujarric, lors du breffage quotidien de l’ONU à New York.

La campagne de vaccination va se concentrer tout d’abord sur les parties les plus touchées du pays (Cité Soleil, Delmas, Tabarre, Carrefour et Port-au-Prince ainsi que Mirabelais) et concerne les habitants ayant plus d’un an.

Le choléra s’est propagé rapidement à travers Haïti au cours des dernières semaines. À ce jour, le Département national d’épidémiologie, des laboratoires et de la recherche (DELR) signale 1220 cas confirmés et plus de 280 décès dus au choléra dans huit départements, avec plus de 14 100 cas suspects répartis dans les dix départements du pays, souligne le communiqué.

Le vaccin (Evichol) a été fourni par le Groupe international de coordination sur l’approvisionnement en vaccins (IGC), qui gère le stock mondial de vaccins contre le choléra, suite à une demande du ministère haïtien de la Santé publique et de la Population (MSPP), avait précisé l’OPS.

Mi-novembre, l’ONU avait lancé un appel à lever 145,6 millions de dollars pour faire face à l’épidémie.  

Mais dans un pays ravagé par la violence des gangs, les besoins humanitaires dépassent la seule question de cette résurgence du choléra, qui avait fait plus de 10 000 morts entre 2010 et 2019.

Ainsi, alors qu’un Haïtien sur deux ne mange pas à sa faim, l’ONU prépare pour 2023 un plan humanitaire évalué à 719 millions de dollars, soit près de deux fois plus que pour 2022.