(Nairobi) Le Kenya a entamé vendredi trois jours de deuil national après la mort dans un accident d’hélicoptère de son chef des armées et de neuf hauts responsables militaires.

« Dernier hommage », titrait en première page le quotidien Daily Nation. Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées le 29 avril 2023 par le président William Ruto.

Ce dernier a présenté ses condoléances à la famille du général Ogolla lors d’une cérémonie à Nairobi vendredi, alors que le drapeau kényan était en berne à travers le pays et dans les missions à l’étranger.

« Hier, a vraiment été une journée très, très tragique », a déclaré le président.  

« C’est une grande perte pour le pays parce que le général Ogolla a beaucoup œuvré pour la sécurité du pays », a ajouté le chef de l’État qui avait lui-même annoncé le bilan tragique de l’accident jeudi soir, à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité kényan convoquée en urgence.

La famille a indiqué dans un communiqué que des funérailles auraient lieu dimanche au domicile de Francis Omondi Ogolla à Siaya, dans l’ouest du pays, suivies d’un service commémoratif dans une banlieue de Nairobi le 26 avril.

L’hélicoptère s’est écrasé jeudi peu après avoir décollé dans la région reculée de Sindar, dans le comté d’Elgeyo Marakwet, à environ 400 kilomètres de Nairobi. Deux militaires ont survécu à l’écrasement.

PHOTO LUIS TATO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Francis Omondi Ogolla

L’armée de l’air a dépêché une équipe d’enquêteurs pour établir les causes de l’accident.

Condoléances internationales

Selon le président Ruto, les hauts gradés étaient à bord d’un hélicoptère Bell UH-1B, surnommé « Huey », un type d’appareil développé dans les années 1950 et largement utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam.

Des médias kényans ont indiqué qu’il s’agissait du cinquième accident d’hélicoptère militaire en 12 mois, les appareils étant souvent vieux et mal entretenus.

En juin 2021, au moins 10 soldats avaient été tués lorsque leur hélicoptère s’était écrasé au cours d’un exercice d’entraînement au sud de Nairobi.

Des messages de condoléances ont été envoyés, entre autres, par l’Union africaine, le groupement régional d’Afrique de l’Est (IGAD) et les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne au Kenya.  

Pour Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, le chef des armées kényanes était un « partenaire précieux ». « De la lutte contre les menaces terroristes des shebab [islamistes radicaux somaliens] aux efforts visant à renforcer la coopération régionale dans plusieurs domaines, il a laissé une marque indélébile », a-t-il ajouté dans un communiqué.

« Cette perte n’est pas seulement ressentie par le Kenya, mais aussi par toute la région », a déclaré de son côté le secrétaire général de l’IGAD, Workneh Gebeyehu, sur X.

Passé par l’École militaire de Paris et le National Defence College of Kenya, le général Ogolla avait commencé sa carrière en avril 1984 dans l’armée de l’air, selon le site du ministère kényan de la Défense.