(Monrovia) Le Liberia a commencé mercredi à décompter officiellement les voix des électeurs qui sont allés voter la veille pour choisir le successeur de leur président George Weah, favori pour sa réélection, ainsi que leur nouveau Parlement.

« Au nom du conseil des commissaires et du personnel de la Commission électorale nationale ainsi que du peuple libérien, je déclare ce processus de comptage ouvert », a dit la présidente de la commission électorale (NEC), Davidetta Browne-Lansanah,  en lançant le processus devant des observateurs internationaux et des journalistes dans l’enceinte du stade Samuel Kanyon Doe de Monrovia où se déroulent les opérations.

Les Libériens se sont déplacés nombreux et enthousiastes mardi pour choisir leur président, leurs 73 députés et 15 sénateurs. Aucun incident majeur n’a été signalé. Seules de fortes pluies ont perturbé localement le vote dans le sud-est.

L’excitation est retombée mercredi dans les rues de Monrovia. Les Libériens ont repris le travail au lendemain du jour du scrutin qui était férié. Ils étaient satisfaits du déroulement du vote.

« Les élections d’hier se sont très bien passées. Je veux dire à la communauté internationale de garder les yeux sur nous et ensuite de se tourner vers la NEC. Que que soit le vainqueur, nous l’accepterons et il sera notre président », a estimé Robert Kalaplee, 29 ans.

« Nous avons vraiment apprécié la journée d’hier et nous disons merci à Dieu pour avoir permis que ça ait été si pacifique hier. Il n’y a eu aucune perturbation, tout s’est passé tranquillement », a dit de son côté Sarlay T. Slobert, 26 ans.

Annonce des résultats

Mme Browne-Lansanah a mis en garde contre les résultats que les radios, les réseaux sociaux, ainsi que des candidats ont commencé à divulguer depuis mardi soir. Il s’agit de « Fakenews » tant qu’ils n’ont pas été annoncés par la NEC, a-t-elle dit.

La NEC commencera à rendre publics les résultats à partir de mercredi au fur et à mesure du décompte et communiquera les résultats définitifs dans les 15 jours.

PHOTO CARIELLE DOE, REUTERS

George Weah

La présidentielle oppose vingt candidats, dont le sortant George Weah, ex-vedette du football, et son principal opposant Joseph Boakai, ancien vice-président de 2006 à 2018.

Élu une première fois en 2017, M. Weah jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, mais il a aussi fait de nombreux déçus. Beaucoup l’accusent de ne pas avoir tenu ses promesses. Les conditions de vie des plus démunis ne se sont pas améliorées et la corruption a progressé.

Un second tour entre les deux candidats arrivés en tête est prévu début novembre à moins qu’un candidat n’obtienne la majorité absolue dès le premier.

Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250 000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace.

Des affrontements entre le parti au pouvoir et des opposants pendant la campagne ont fait plusieurs morts et font craindre des violences postélectorales.

L’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté économique des États ouest-africains et les États-Unis ont déployé des observateurs, dans une région où la démocratie est remise en cause par la multiplication des coups d’État.