Que se passe-t-il au Soudan, pays africain secoué depuis le 15 avril de combats meurtriers ? Tour d’horizon.

15 avril : début des hostilités entre deux généraux

PHOTO ASHRAF SHAZLY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane (à gauche) et Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (à droite)

Le Soudan a plongé dans le chaos le 15 avril. Le pays est l’otage des combats entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son numéro deux Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

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Khartoum, l’épicentre

PHOTO MARWAN ALI, ASSOCIATED PRESS

« Aujourd’hui, les combats se déroulent partout dans la ville », explique Kholood Khair.

« C’est la première fois de l’histoire du Soudan depuis l’indépendance qu’il y a un tel niveau de violence dans le centre, à Khartoum », assure Kholood Khair, qui a fondé le centre de recherche Confluence Advisory.

« Aujourd’hui, les combats se déroulent partout dans la ville, les FSR sont implantées partout et notamment dans des zones densément peuplées car les belligérants ont cru que la possibilité d’un bilan civil élevé allait dissuader l’autre camp : maintenant on sait que leur lutte de pouvoir à tout prix l’a emporté », résume-t-elle.

Les Soudanais pris au piège

PHOTO MOHAMED NURELDIN ABDALLAH, REUTERS

Des jeunes cherchent de l’eau lors d’affrontements à Khartoum.

Ceux qui ne peuvent pas quitter Khartoum, une ville de plus de cinq millions d’habitants, tentent de survivre privés d’eau et d’électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures téléphoniques et de l’internet.

Un cessez-le-feu de 72 heures

PHOTO EL TAYEB SIDDIG, REUTERS

Des Soudanais se rassemblent à la gare pour fuir Khartoum.

Un cessez-le-feu de 72 heures a été conclu lundi au Soudan entre les belligérants sous l’égide des États-Unis. « Après d’intenses négociations », l’armée soudanaise et les FSR « ont accepté un cessez-le-feu dans tout le pays », avait affirmé le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

Profitant de cette potentielle accalmie, jusqu’à 270 000 personnes pourraient encore fuir au Tchad et au Soudan du Sud voisins, a alerté mardi l’ONU.

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Des évacuations difficiles

PHOTO PO PHOT AARON HOARE, ASSOCIATED PRESS

Des ressortissants britanniques sont à bord d’un avion de la RAF à Akrotiri, à Chypre, après avoir été évacués du Soudan.

Bien que plusieurs pays comme l’Allemagne et la France ont réussi à établir des ponts aériens pour évacuer leurs ressortissants – et près de 150 Canadiens à ce jour – du Soudan, le Canada attend toujours que « les conditions le permettent » avant de donner le feu vert aux deux appareils Hercules qui ont été déployés dans la région.

Fuir le vaste pays par voie terrestre ou par la mer Rouge n’est pas aisé, tandis que les aéroports, eux, sont des cibles « hautement stratégiques », relève Nicholas Coghlan, qui a été le premier chef de bureau diplomatique en résidence du Canada dans la capitale soudanaise de 2000 à 2003.

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