(Abuja) La police du Nigeria a renforcé la sécurité dans tout le pays, où les États-Unis ont ordonné aux familles de leur personnel diplomatique de quitter Abuja, en raison d’un « risque accru d’attaques terroristes » sur la capitale.

Si la nature de la menace reste inconnue, les habitants du Territoire fédéral de la capitale (FCT) sont en état d’alerte depuis dimanche dernier après la mise en garde de plusieurs ambassades occidentales conseillant à leurs citoyens de limiter leurs déplacements dans le pays le plus peuplé d’Afrique.

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la police nigériane a demandé à tous ses gradés de haut rang de « renforcer la sécurité dans leurs juridictions respectives, en particulier dans le FCT. »

L’inspecteur général de la police, Usman Alkali Baba, a exhorté les six millions d’habitants de l’agglomération à « rester vigilants » et à « signaler à la police tout évènement et toute personne suspects ou anormaux ».

De son côté, le président Muhammadu Buhari a déclaré vendredi avoir « l’assurance que le gouvernement maîtrise la situation en matière de sécurité », appelant les habitants d’Abuja à ne pas « céder à la panique ».

« Les attaques sont en train d’être déjouées. Les agents de sécurité éliminent les menaces de manière dynamique […] Une grande partie de leur travail n’est pas vue et est nécessairement confidentielle », selon le communiqué de la présidence.

« Le terrorisme est une réalité dans le monde entier. Toutefois, cela ne signifie pas qu’une attaque à Abuja est imminente », ajoute le communiqué.

Ces déclarations interviennent un jour après que le Département d’État américain a, dans un premier temps, ordonné à ses employés non essentiels et à leurs familles en poste à Abuja de quitter la ville. Vendredi, le département d’État a précisé que l’ordre d’évacuation s’appliquait aux familles et non aux employés, qui ont toutefois l’autorisation — et non l’ordre — de partir.

Les États-Unis ont averti leurs citoyens que des « terroristes pouvaient attaquer » des centres commerciaux, marchés, hôtels, restaurants, bars et écoles de la capitale.

D’autres pays, dont le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada, ont émis des avertissements similaires, mais n’avaient pas, vendredi matin, évacué leurs employés ou leurs familles d’Abuja.

Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a salué vendredi les efforts entrepris par le Nigeria et l’Afrique du Sud, pays pour lequel une alerte séparée a été émise.

« Nous apprécions les efforts de nos partenaires nigérians pour traiter les menaces de sécurité à Abuja et dans le reste du pays », a dit M. Price.

Jeudi, le « Jabi Lake Mall », un important centre commercial de la capitale, a été provisoirement fermé pour des raisons de sécurité non précisées.

Sous-équipées et sous-financées, les troupes nigérianes sont déployées sur de multiples fronts dans ce pays en proie à une violence endémique, luttant notamment contre une insurrection djihadiste et des bandes lourdement armées.

Les groupes djihadistes opèrent dans le nord-est du Nigeria, à un millier de kilomètres d’Abuja, mais disposent de cellules dans d’autres régions du Nigeria.

La dernière fois que l’un de ces groupes, Boko Haram, a attaqué le centre-ville de la capitale, c’était en 2014.

Mais au cours des six derniers mois, le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) a revendiqué plusieurs attaques autour du FCT, dont l’attaque d’une prison ayant permis de libérer des centaines de détenus.