(Niamey) Quarante-quatre migrants ouest-africains ont été secourus la semaine dernière dans le nord du Niger alors qu’ils voulaient entrer en Libye, a annoncé jeudi l’ONU à Niamey.

Le 6 juillet, l’Organisation internationale des migrations (OIM) et l’agence nigérienne de protection civile ont secouru 44 migrants « bloqués dans le désert depuis deux jours après avoir été abandonnés par le conducteur suite à une panne de véhicule », explique l’OIM dans un communiqué.

Les 29 hommes, 12 femmes et trois jeunes filles, tous venant de pays d’Afrique de l’Ouest, « se rendaient en Libye » et ont été retrouvés à environ 20 km de la ville de Dirkou, dans le nord-est du Niger, ajoute l’OIM.

Ils ont été conduits dans un centre de transit pour migrants de cette ville où ils reçoivent « une aide humanitaire essentielle », selon l’agence onusienne.

Fin juin, dix migrants clandestins ont été retrouvés morts près de la Libye, selon l’armée nigérienne qui a découvert leurs corps sommairement enterrés dans des fosses, près de Dirkou.

Une source locale avait affirmé à l’AFP qu’il était « fort possible que ces migrants retrouvés morts aient été abandonnés par leur passeur ».

Dirkou, située dans la région d’Agadez, est un point de passage incontournable pour le trafic de migrants, d’armes et de drogues vers la Libye voisine ou l’Europe.

Elle abrite également des sites aurifères artisanaux qui attirent des milliers de Nigériens et de ressortissants de pays voisins.

Les opérations de sauvetage de migrants sont fréquentes dans le désert hostile du Sahara, surtout vers la Libye.

De nombreux migrants ouest-africains tentent de passer par la Libye pour atteindre les côtes méditerranéennes et ainsi gagner l’Europe. Ils se rassemblent généralement à Agadez, la grande ville du Nord nigérien, où se trouvent des réseaux de passeurs.

Selon les autorités d’Agadez, il est fréquent que des véhicules transportant des migrants tombent en panne dans le désert ou que les passeurs se perdent, ou encore abandonnent leurs passagers par crainte des postes de contrôle ou des patrouilles militaires. Certains migrants meurent de déshydratation.

Dans le but de décourager les passeurs, Niamey avait pourtant voté en 2015 une loi érigeant en crime le trafic de migrants, passible de peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison.

Mais malgré cette mesure, des migrants empruntent « de nouvelles routes plus dangereuses » pour entrer en Libye, selon une source sécuritaire.