(Paris) Sept organisations de défense des droits humains demandent jeudi à la France que « toute la lumière soit faite » sur la frappe aérienne française du 3 janvier dans le centre du Mali, qui a tué 19 civils selon l’ONU, ce dont Paris se défend.

« Nos ONG demandent à ce que toute la lumière soit faite sur les frappes du 3 janvier 2021 à Bounti, et soutiennent la recommandation de la Minusma (mission des Nations unies au Mali) exhortant la France et le Mali à mener une enquête indépendante et transparente sur les circonstances de cette frappe et les dommages causés aux civils », écrivent dans un communiqué commun l’Association malienne des droits de l’Homme, Action contre la Faim, CARE France, Handicap international, la FIDH, l’Observatoire Kisal et Oxfam France.

« La France devrait montrer l’exemple de bonnes pratiques en matière de protection des civils en partageant, en toute transparence, les éléments d’information liés à ces frappes pour rendre compte de l » impact des opérations militaires sur les civils et en versant des dédommagements aux victimes et à leurs familles «, poursuivent les ONG.

PHOTO MISSION DE L’ONU AU MALI, VIA AFP

Ci-haut, une photo diffusée le 30 mars par la mission de l’ONU au Mali, qui montre des images aériennes du village de Bounti, où une explosion a tué 19 personnes lors d’un mariage en janvier dernier.

Mardi, une enquête de la Minusma a conclu qu’une frappe aérienne conduite par la force française Barkhane avait tué 19 civils au cours d’un mariage. Le rapport constitue la plus grave mise en cause d’une opération française par les Nations unies depuis le début de l’engagement de Paris au Sahel.

L'armée dit ne pas avoir bombardé de civils

Le ministère français des Armées a réfuté avec force ses conclusions, en maintenant que « le 3 janvier, les forces armées françaises (avaient) effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel » et non des civils, près de Bounti (centre).

Le ministère a aussi émis « de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue » par les enquêteurs de l’ONU.

 « Les ONG signataires rappellent que les opérations de lutte contre le terrorisme ne peuvent se conduire au détriment du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’Homme », soulignent-elles jeudi.