(Kano) Des hommes armés ont tué 16 personnes et en ont blessé neuf dans un village du nord-ouest du Nigeria situé près de la frontière avec le Niger, ont rapporté vendredi un responsable local et un habitant.

L’attaque perpétrée avant l’aube sur le village de Tara, dans l’État de Sokoto, fait suite à une série d’autres menées par des gangs qualifiés dans la région de « bandits » et qui sèment la terreur depuis des années, tuant, pillant, kidnappant.

« Ils sont arrivés à moto et ont ouvert le feu sur le village », a raconté un villageois, Lawwali Umeh. « Nous avons enterré 16 personnes cet après-midi. Neuf autres sont gravement blessées ».

Un bilan confirmé par un responsable local, Saidu Naino Ibrahim, qui a précisé que les blessés étaient soignés à l’hôpital. « Les attaquants ont emmené plus de 100 vaches », a-t-il ajouté. Ils venaient de Dogon Zango, dans l’État voisin de Zamfara.

Ces bandes d’hommes armés rayonnent depuis des camps situés dans la forêt de Rugu qui s’étend sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna ainsi que sur des parties du Niger.  

L’armée nigériane s’est déployée dans la région en 2016 et un accord de paix avec certains de ces hommes armés a été signé en 2019, mais les exactions se sont poursuivies.

« Les bandits mènent des raids sur des villages de cette zone […], ils vont de village en village, ils tuent, ils pillent », a déclaré M. Ibrahim.

La police a de son côté confirmé dans un communiqué qu’une attaque était survenue à Tara, sans donner de détails.

Le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR) s’est dit mardi dans un communiqué « alarmé par la montée des violences dans le Nord-Ouest du Nigeria ».

« Par peur des groupes armés et des violences entre communautés, plus de 7660 réfugiés nigérians se sont rendus à Maradi », au Niger voisin, depuis le début de l’année, portant le nombre de réfugiés en provenance des États nigérians de Katsina, Sokoto et Zamfara à 77 000 dans cette région très pauvre et instable, a précisé le HCR.