(Nairobi) L’armée éthiopienne a mené jeudi une frappe aérienne sur la capitale de la région du Tigré, Mekele, qui a fait dix morts, selon une source hospitalière.

Le gouvernement éthiopien a déclaré que cette frappe, la dernière en date d’une campagne aérienne lancée le 18 octobre, a touché une usine utilisée par les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu’il combat depuis près d’un an.

L’aviation « a détruit une partie de l’usine Mesfin Ingénierie Industrielle. Ce site était utilisé par le groupe terroriste TPLF pour l’entretien de ses équipements militaires », a déclaré la porte-parole du gouvernement Selamawit Kassa.

Le directeur de l’hôpital Ayder de Mekele a déclaré à l’AFP qu’une zone résidentielle avait été touchée.

« Le bilan a atteint dix morts », a indiqué le Dr Hayelom Kebede, après avoir fait état en début d’après-midi de six morts et 21 blessés.

Le Bureau des affaires de communication du Tigré, un canal d’informations lié au TPLF, avait également fait état dans un communiqué de morts dans une zone résidentielle.

Dans la matinée, le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, avait confirmé une frappe sur la capitale tigréenne, affirmant que la défense antiaérienne rebelle était « entrée en action contre un avion ennemi ».

Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l’Ethiopie et l’accès des journalistes y est restreint, rendant les informations difficiles à vérifier.

Le Tigré a été la cible de bombardements aériens quasi quotidiens la semaine dernière.

Le gouvernement a affirmé viser uniquement des installations de nature militaire utilisées par le TPLF, qui dirigeait la région jusqu’au lancement d’une opération militaire par le premier ministre Abiy Ahmed le 4 novembre 2020.

Selon l’ONU, deux frappes menées le 18 octobre sur Mekele ont tué trois enfants et blessé plusieurs autres personnes.

Une autre personne est décédée lors de frappes les jours suivants.  

Ces récents bombardements ont suscité l’indignation de la communauté internationale et perturbé l’accès de l’ONU à la région, soumise à un blocus « de facto » de l’aide humanitaire. Environ 400 000 personnes y vivent dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.  

Le premier ministre a envoyé l’armée fédérale au Tigré début novembre pour en chasser les autorités régionales dissidentes issues du TPLF, qu’il accuse d’avoir orchestré des attaques contre des bases militaires.  

M. Abiy, prix Nobel de la paix 2019, avait proclamé la victoire fin novembre, après la prise de Mekele. Mais en juin, le TPLF a réussi à reprendre la majeure partie de la région, dont Mekele.

L’armée éthiopienne s’est alors largement retirée, tandis que le TPLF a poursuivi son offensive dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar.