(Johannesburg) Le système « dépassé » des droits de propriété intellectuelle, notamment sur les vaccins anti-COVID-19, « entrave » l’industrialisation de l’Afrique, a asséné mercredi le patron de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), Wamkele Mene, en marge d’une conférence en Afrique du Sud sur la reprise postpandémie.

« Cette pandémie a montré que le régime des droits de propriété intellectuelle est dépassé, en particulier pour l’Afrique », a déclaré à l’AFP le secrétaire général de l’organisation.  

« Si nous voulons vaincre ces virus, nous devons réexaminer toutes ces questions de licences obligatoires, de transfert de technologies », a-t-il poursuivi, ajoutant que le système « entrave » l’industrialisation de l’Afrique.  

À ce jour, un peu plus de 4 % des Africains éligibles sont entièrement vaccinés contre la COVID-19, loin derrière les 60 % atteints dans les pays les plus riches.

L’Afrique du Sud et l’Inde en tête ont réclamé une levée temporaires des droits sur les vaccins, afin de permettre aux pays à faible revenu de fabriquer localement des génériques moins chers.

Mais les géants pharmaceutiques et les pays producteurs s’y sont farouchement opposés, arguant que la mesure pourrait entraver l’innovation.

Présentée comme le plus grand marché unique du monde en termes de nombre de pays membres, la Zlec est entrée en vigueur le 1er janvier.

Conçu par l’Union africaine, l’accord de libre-échange a été signé par tous les États de l’Union africaine, à l’exception de l’Érythrée, soit plus de 50 économies, de l’Algérie à l’Afrique du Sud.

Quelque 40 pays l’ont ratifié, mais la mise en œuvre du libre commerce a été entravée par la pandémie, a déclaré M. Mene.

Jusqu’à présent, seuls le Ghana, l’Égypte et le Kenya ont révisé leur législation douanière.