(Kinshasa) Des organisations non gouvernementales ont demandé aux autorités de la République démocratique du Congo (RDC) des sanctions contre un homme d’affaires israélien proche de l’ancien président Joseph Kabila et soupçonné de corruption par les États-Unis.
Les ONG de la plate-forme « Le Congo n’est pas à vendre » ont demandé au président Félix Tshisekedi « le gel de tout compte en banque appartenant » au milliardaire Dan Gertler, propriétaire de plusieurs concessions minières et de blocs pétroliers en RDC.
Tous ses comptes sont déjà gelés aux États-Unis
En décembre 2017, tous ses comptes bancaires aux États-Unis ont été gelés. Le Département d’État le présente comme ayant bâti sa fortune « à travers des transactions minières et pétrolières opaques et corrompues ».
Les États-Unis l’accusent d’avoir fait perdre à la RDC « 1,36 milliard de dollars entre 2010 et 2012 », en « sous-évaluant les actifs miniers vendus à des sociétés off-shore » qui lui sont liées.
Les ONG demandent un « audit indépendant » des entités étatiques ayant conclu des contrats avec M. Gertler.
L’ambassadeur des États-Unis à Kinshasa Mike Hammer a salué sur Twitter cette initiative, qu’il a qualifiée d’effort « louable » contre « ceux qui agissent contre le bien public congolais ».
Lutter contre la corruption et l’impunité
En visite en RDC il y a 15 jours, l’envoyé spécial américain pour les Grands Lacs Peter Pham avait insisté sur le fait que Washington était prêt à aider la RDC à lutter contre la corruption et l’impunité.
Mi-décembre, le gouvernement congolais avait décidé de geler les avoirs d’un homme d’affaires libanais, propriétaire d’une boulangerie industrielle de Kinshasa, en application de sanctions du Trésor américain qui l’accuse de financer le Hezbollah.
M. Gertler est au cœur d’une autre affaire ces jours-ci en RDC. Peu avant de passer sous sanctions américaines en décembre 2017, il a prêté 128 millions d’euros à la société minière congolaise Gécamines.
La Gécamines a expliqué avoir refusé de rembourser son prêt « en raison des sanctions économiques » contre M. Gertler.
En novembre, le tribunal de commerce de Lubumbashi a reconnu la créance de M. Gertler sur la Gécamines.