(Kinshasa) Les autorités sanitaires de République démocratique du Congo ont déclaré lundi s’attendre à « une augmentation » des cas de contamination et de décès dus à la maladie à virus Ebola, après deux jours de ralentissement des activités de riposte dans l’est du pays.

« Les activités de riposte ont fonctionné au ralenti dans la ville de Butembo et les zones de santé voisines ces dimanche 5 et lundi 6 mai 2019 […] Les comités locaux ont assuré un service minimal », lit-on dans le bulletin quotidien du ministère de la Santé congolais daté de lundi.

« Une augmentation des cas et des décès est attendue dans les prochains jours suite à ce ralentissement des activités de riposte permettant de limiter la propagation du virus dans la communauté », est-il ajouté.

« Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 1572, dont 1506 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 1045 décès (979 confirmés et 66 probables) et 439 personnes guéries », lit-on encore dans ce bulletin, tandis que « 111 920 personnes ont été vaccinées ».

Samedi, la barre des mille décès d’Ebola avait été franchie. « Chaque fois qu’il y aura perturbation des activités de riposte, il y aura augmentation des cas et des décès », avait prévenu à l’AFP le Dr Oly Ilunga, ministre congolais de la Santé.

Dimanche et lundi, des conducteurs des taxi-motos de Butembo ont érigé des barrières sur les artères pour protester contre l’insécurité dans la ville.  

À Butembo, carrefour commercial d’un million d’habitants (Nord-Kivu, est), des équipes de riposte contre Ebola sont régulièrement ciblées par attaques. Un médecin camerounais de l’OMS avait été abattu le 20 avril alors qu’il participait à une réunion dans un hôpital.

La dixième épidémie d’Ebola est considérée comme la plus grave enregistrée sur le sol congolais depuis 1976 et comme la deuxième la plus grave après celle en Afrique de l’Ouest en 2014 (plus de 11 000 morts en Guinée, Sierra Leone et au Liberia principalement).