Des membres du groupe islamiste Boko Haram ont attaqué le marché d'un village à majorité chrétienne du nord-est du Nigeria, faisant au moins 15 morts, ont déclaré lundi des témoins.

Une vingtaine d'hommes armés et en tenue militaire sont arrivés dimanche à moto, en fin de matinée, dans le village de Daku, et ont ouvert le feu sur la foule au moment du marché hebdomadaire de cette localité de l'État de Borno.

«Nous avons retrouvé 15 corps dans la brousse après l'attaque, dont celui du chef de village», a déclaré Andrew Musa, un habitant de Daku.

«Ils tiraient sur tout le monde dans le marché, forçant les gens à abandonner leurs biens et à fuir», a poursuivi M. Musa. «Ils ont pourchassé ceux qui tentaient de fuir dans la brousse en moto et ils les ont tués», a-t-il ajouté.

Zaka Sama'ila, un autre marchand, a rapporté que les villageois avaient retrouvé 15 corps à l'emplacement du marché après le départ des insurgés qui «ont provoqué une grande panique parce qu'ils tiraient au hasard».

Selon des habitants, on a retrouvé dix autres cadavres de gens tués chez eux ou tentant de fuir les violences.

«De nombreuses personnes ont fui avec des blessures de balle, alors que les assaillants mettaient le feu à des dizaines de magasins, de stands (du marché), de maisons, des voitures et des motos, ainsi qu'à des étalages de nourriture», a rapporté Laraba Simon, une marchande qui a assisté à la scène.

Selon elle, les insurgés étaient équipés d'armes sophistiquées et de cocktails Molotov lorsqu'ils ont encerclé le village.

Ni la police ni l'armée n'ont fait de commentaire ni donné de bilan. Un responsable de la sécurité de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, a seulement confirmé que l'attaque avait eu lieu.

Moins de deux heures après, une vingtaine d'hommes armés ont attaqué Gumsa, un village de l'État voisin de Yobe, et ont kidnappé le chef local, ont rapporté des habitants.

Les témoins n'ont pas fait état de morts, mais, selon les personnes interrogées, les assaillants ont incendié le commissariat de police et un pylône avant de s'enfuir avec le véhicule du chef enlevé.

Boko Haram, qui a revendiqué l'enlèvement de plus de 200 écolières mi-avril, a multiplié les tueries dans le nord-est du Nigeria, son fief historique, ces dernières semaines, détruisant des villages entiers.